Nigéria
La police nigériane a arrêté une dizaine de personnes à Lagos ce samedi. A l'appel de figures du mouvement #EndSars, un petit groupe a tenté de se rassembler au péage de Lekki, où plusieurs manifestants ont été tués par balles par des forces de sécurité l'année dernière.
Au mois d’octobre, plusieurs grandes villes du Nigéria ont été secoués par des rassemblements contre les violences policières. Les manifestants réclamaient le démantèlement de la SARS, une brigade de la police accusée d’exactions.
Les protestations avaient continué, malgré l'annonce de dissolution de la SARS Le 20 octobre, les forces de sécurité ont tiré sur une foule pacifique rassemblée au péage de Lekki, tuant au moins dix personnes selon Amnesty International.
Ce samedi, la police a embarqué une douzaine de manifestants venus réclamer justice pour les victimes de la fusillade. Les autorités nigérianes avaient mis en garde les personnes prévoyant de manifester.
"Je ne suis pas ici avec une arme. Je suis ici pour les Droits de l'homme. Ce ne se fait pas. Même les policiers savent que les choses ne vont pas bien dans ce pays. Trois de mes amis ont été tués ici l'année dernière. Et personne n'en parle. Je n’ai pas commis de délit", déclare Jay D Boy. "Moi, Christopher Emmanuel Ogboji, j'ai été arrêté parce que je marchais dans mon pays. Arrêté parce que je marchais", devait crier Christopher Emmanuel Ogboji d'une camionnette de la police
Après la dissolution de la SARS, les manifestations avaient continué contre les violences policières en général, voire contre le gouvernement. Des violences ont parfois éclaté attribuées par certains manifestants à des casseurs payés selon eux par les autorités pour intimider ou décrédibiliser le mouvement.
Le mouvement s'est arrêté brutalement après la fusillade et la semaine de violences et de pillages qui a suivi. Une enquête a été ouverte sur la fusillade, mais les responsables de sécurité ne se sont pas présentés devant la commission.
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