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Darfour : retour d'exil dans la peur de conflits ethniques

Les Darfouriens déplacés retournent dans leurs villages après l'accord de paix conclu en octobre entre le gouvernement de transition du Soudan et les rebelles   -  
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ASHRAF SHAZLY/AFP or licensors

Soudan

Dans le sud du Soudan, le conflit au Darfour a fait plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2003 Certains d’entre eux espèrent toutefois revenir sur leurs terres, après des années d’exil.

Abdallah Mohamed Mustafa fait partie de quelque 700 déplacés qui souhaitent se réinstaller dans le village de Hamada. Issu de la tribu Bergid, ce fermier a été attaqué en janvier par des nomades arabes à cheval et à dos de chameau dans son village, situé à 90 kilomètres au nord-est de Nyala, la capitale du Darfour-Sud. Il craint aujourd'hui de s'être réinstallé trop hâtivement dans son village de cette région instable du Soudan.

En 2005, Hamada avait été attaqué par la milice armée des Janjawids, composée de nomades arabes à la solde de l'ancien président déchu Omar el-Béchir et accusés d'avoir commis des atrocités. "Les personnes déplacées ne reviennent pas au village de Hamada, parce qu'elles craignent les milices et les bandits qui frappent les gens. Ils ont peur dans le village parce qu'il y a très peu de policiers et n'ont pas de voitures. L’armée est peu présente", déclare Abdallah Mohamed Mustafa.

Munis d'armes à feu, des nomades arabes détruisent régulièrement des récoltes. Khadija Bekhit raconte avoir fait face à des barrages de miliciens sur la route qu'elle emprunte pour ramasser du bois. "Seuls les Arabes ont des vaches et ils viennent parfois dans cette région. Ils frappent les hommes et les laissent parfois pour morts. Ensuite ils prennent les femmes avec eux".

Selon l'ONU, des violences interethniques ont fait environ 300 000 morts, surtout dans les premières années du conflit, sous l'ère de l'ancien président Omar el-Béchir. Emprisonné depuis sa destitution, l'ex-autocrate est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes de guerre", "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour.

"Les conflits tribaux au Darfour remontent à de nombreuses années, mais nous avons remarqué qu'ils ont commencé à s'intensifier. Cela est dû à de nombreuses raisons entremêlées, sans pour autant pouvoir désigner une en particulier", avance Saad Eddin Hassan Idris, du Centre d'études sur la paix de l'université de Nyala

Une flambée de violence a embrasé la région à la mi-janvier, faisant 250 victimes et des dizaines de blessés. Survenus deux semaines après le départ de la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) après 13 ans de présence, ces affrontements ont été les plus meurtriers depuis des mois.

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