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Ouganda : les journalistes dénoncent la répression de l'Etat

Des policiers ougandais arrêtant un journaliste dans la capitale Kampala en mai 2013.   -  
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ISAAC KASAMANI/Kasamaniphotography

Ouganda

A l'approche de l'élection présidentielle, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en Ouganda dénonce une multiplication du nombre de violences contre les journalistes couvrant la campagne.

Depuis la nomination des candidats en début novembre, plus d'une centaine d'attaques visant des membres de la presse ont été enregistrées. Un niveau de violence jamais vu dans une élection en Ouganda, qui poussent les organisations de défense des droits humains à alerter.

"Ce sont des attaques délibérées dans lesquelles certains policiers ont même menacés des journalistes de leur tirer dessus, et ils l'ont fait à plusieurs reprises, blessant des journalistes. Ce n'est jamais arrivé lors d'une élection en Ouganda. Nous n'avons jamais eu une période comme celle que nous traversons où ces attaques délibérées ne sont même pas condamnées par les officiels", affirme Robert Ssempala, le coordinateur national du Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en Ouganda. Une violence physique dans la rue, qu'il retrouve également dans les mots utilisés par le président ougandais Yoweri Museveni.

"Le président a à de multiples occasions qualifié les médias d'agents de l'étranger, les a accusé d'être partisans, de promouvoir les intérêts de partis de l'opposition, et bien sûr la parole du président est telle que cela pousse les forces de sécurité à agir immédiatement sur les journalistes."

Impunité

Durant la campagne, les forces de sécurité auraient bénéficié, selon l'opposition, d'une impunité dans leur répression des meetings politiques des candidats à la présidentielle. Alors que le scrutin du 14 février ne cesse de se rapprocher, les journalistes doivent faire face à de nouvelles contraintes, qui pour beaucoup d'entres-eux, s'assimilent à de la censure.

"Nous avons constaté l'émergence de nouvelles directives de la part du Conseil des médias juste avant les élections demandant à tout les journalistes de s'enregistrer auprès des autorités et leur demander la permission pour couvrir les élections. Et cela s'applique aux journalistes locaux comme aux étrangers. Certains correspondants internationaux ont été déportés du pays, et cela ne s'est jamais produit auparavant. D'autres ont été bloqués à l'aéroport alors qu'ils se rendaient en Ouganda pour couvrir les élections" ajoute Robert Ssempala. L'Association des Correspondants étrangers en Ouganda avait déploré quelques jours plus tôt les violences subies par deux de ses membres, "délibérément visés par des tirs de balles en caoutchouc" lors de la campagne électorale selon les journalistes.

Des sanctions qui visent particulièrement les journalistes couvrant les meetings de Bobi Wine, l'opposant numéro un du président Museveni. Lors des arrestations musclées de ses partisans, plusieurs journalistes ont vu leur matériel détruit.

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