Libye
La Russie appelle au dialogue entre les deux gouvernements rivaux en Libye. C’est ce qui ressort d’un entretien entre le ministre russe des Affaires Étrangères, Sergueï Lavrov et son homologue libyen, Mohamed Taha. Cette rencontre fait suite aux déclarations du maréchal Khalifa Haftar de reprendre les armes "pour chasser l'occupant turc".
La Libye est divisée entre un gouvernement soutenu par l'ONU dans la capitale Tripoli, et des autorités rivales basées dans l'est du pays. Les deux parties sont soutenues par un ensemble de milices locales ainsi que par des puissances régionales et étrangères. Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est de la Libye, a profité du soutien de la Russie, de l'Egypte, des Emirats arabes unis, et de l'Arabie saoudite. Le pays, riche en pétrole, a été plongé dans le chaos après le soulèvement de 2011 soutenu par l'OTAN qui a renversé et tué le dictateur de longue date Mouammar Kadhafi.
Selon les conditions du cessez-le-feu, toutes les forces étrangères doivent quitter la Libye sous les trois mois. Quelque 20 000 soldats et mercenaires étaient encore dans le pays début décembre, selon l'émissaire de l'ONU Stephanie Williams. Le maréchal Khalifa Haftar a obtenu une trêve après avoir été repoussé par une offensive des troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et fortement soutenu par la Turquie. Si le cessez-le-feu signé en octobre a jusqu'ici globalement tenu, le maréchal Haftar a récemment appelé ses forces à reprendre les armes pour "chasser l'occupant turc", poussant Ankara à menacer de représailles.
"Nous devrions maintenant encourager fortement les deux parties rivales à dialoguer et à contrecarrer les tentatives de rhétorique agressive. Surtout les menaces de reprise d’actions militaires", a déclaré le chef de la diplomatie russe. "Je respecte le travail entrepris par l'ancien envoyé spécial de l'ONU, Ghassan Salame, et celui de Stephanie Williams, la représentante temporaire qui remplit cette fonction, mais nous devons assumer qu'ils doivent, comme le peuple libyen, faire face à la division au sein du Conseil de sécurité", a pour sa part soutenu Mohamed Taha.
En octobre dernier, les factions rivales de Libye ont signé un accord de cessez le feu permanent après des années de combats. Samedi dernier, des responsables ont déclaré que les dirigeants rivaux de la Libye avaient lancé un échange de prisonniers sous l'égide des Nations unies, qui faisait partie de l'accord préliminaire de cessez-le-feu. L'échange d'un premier lot de prisonniers, supervisé par un comité militaire conjoint, a eu lieu vendredi dans le village d'al-Shwayrif, au sud-ouest du pays, selon la Mission de soutien des Nations unies en Libye, ou UNSMIL.
Observateurs internationaux
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres souhaite de son côté envoyer des observateurs internationaux pour y superviser le fragile cessez-le-feu, dans l'espoir de tourner la page de dix ans de guerre. Dans une lettre adressée aux Etats membres du Conseil de sécurité, il demande la constitution d'un groupe d'observation qui inclurait des civils, ainsi que des militaires à la retraite d'organisations comme l'Union africaine, l'Union européenne, et la Ligue arabe.
Les parties belligérantes souhaitent toutes les deux éviter la présence de troupes étrangères armées, affirme le secrétaire général. "J'encourage les Etats membres et les organisations régionales à soutenir la concrétisation du mécanisme de cessez-le-feu, notamment en fournissant des observateurs internationaux sous la bannière des Nations unies", déclare-t-il dans cette lettre datée de mardi. Antonio Guterres demande aussi à toutes les nations de respecter l'embargo onusien sur les armes en Libye, qui a été manifestement bafoué.
La proposition du secrétaire général de l'ONU prévoit que les observateurs opèrent initialement dans une zone triangulaire de la Libye, aux environs de Syrte, la ville natale de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Son renversement en 2011, soutenu par les pays occidentaux, avait précédé une décennie de troubles en Libye.
Les observateurs se joindraient aux forces libyennes pour la supervision du cessez-le-feu dans la zone, le retrait des forces étrangères, et l'élimination des mines et autres explosifs. Ils élargiraient ensuite leur zone d'action dans le pays si les conditions le permettent, et jusqu'à ce qu'ils puissent être remplacées par une force nationale unifiée libyenne.
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