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RDC : absence d'eau potable à Mutaho depuis des décennies

République démocratique du Congo

La Population de Mutaho, un village riverain du Parc National des Virunga dans l’Est de la République démocratique du Congo souffre du manque d’eau potable depuis des décennies.

Ce village dispose de plusieurs terres agricoles et nourrit les entités voisines y compris la ville de Goma grâce à la fertilité de son sol qui produit les pommes de terre, haricots, maïs, bananes et plusieurs autres denrées alimentaires.

Mutaho n’a cependant aucune source d’eau potable et est oubliée par l’Etat. Certains habitants, sont obligés de faire souvent trois heures de route à pied pour se procurer un bidon de 20 litres à 500 francs Congolais.

« Nous allons à Kibati, à plusieurs kilomètres d’ici pour acheter de l’eau potable. Et malheureusement trouver aussi l’argent pour acheter cette eau, c’est un vrai calvaire », explique Vumi Mukeshimana, cultivatrice.

Un luxe, qui n’est pas à la portée de tout le monde. Les personnes âgées qui ne peuvent pas aller chercher de l’eau, peuvent souvent passer jusqu’à 3 jours sans manger, l’eau aidant à la cuisson des aliments.

Étonnement, les bananiers sont la source d’eau par excellence dans ce village. Régulièrement, chaque résident se rend dans son champ pour extraire l’eau des bananiers, une eau qui est ensuite consommée sans aucune filtration, pour étancher la soif ou encore pour la cuisson.

Pourtant, l’eau est à l’origine de plusieurs cas de choléra et de diarrhée qui ont fait énormément de morts dans ce village, y compris les enfants.

« Cette eau que nous consommons n’est pas bonne pour la santé, car elle contient beaucoup de microbes. C’est une eau qui n’a aucun traitement, aucune filtration, il y a beaucoup de déchets toxiques invisibles dans cette eau, mais nous sommes obligés de boire comme ça, car nous n’avons pas le choix. Nous avons souvent plusieurs cas d’amibe, de diarrhée, de choléra et beaucoup d’autres maladies. Même pour lutter contre le Coronavirus, nous utilisons cette même eau pour se laver les mains », raconte Mukonda Kamale, infirmier titulaire du poste de santé de Mutaho.

En 1930, les populations ont cédé leur champ à la construction du parc national de Virunga. À condition que tout le territoire de nyiragongo serait desservi en eau. 90 ans plus tard, la promesse n’a toujours pas été tenue.

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