Côte d'Ivoire
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, a dénoncé vendredi à l’ouverture de la campagne 2020, la contrebande de sa production vers les pays voisins, notamment le Ghana, y voyant une menace sur la filière.
Le gouvernement veut chasser “ces commerçants véreux qui travaillent contre l’intérêt du pays”, a affirmé le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, faisant état d’un manque à gagner annuel de plus 17 milliards de FCFA (environ 26 millions d’euros) de recettes fiscales.
M. Adjoumani a également annoncé la mise en place d’“une stratégie de lutte contre ces personnes mafieuses devant aboutir jusqu’au retrait de leurs agréments d’exportateur”, lors d’une conférence de presse.
“Une bonne partie de la production passe par les frontières” illégalement, s’est insurgé de son côté, Adama Coulibaly, le directeur du Conseil coton-anacarde (CCA), qui gère la filière.
“Ces deux dernières années, le phénomène de la fuite de la production a pris de l’ampleur et commence à menacer la filière”, a-t-il souligné, en estimant l’ampleur entre 150.000 et 200.000 tonnes par an.
“La région du Gontouno (importante zone de production), proche de la frontière du Ghana, a vu sa production chuter de 136.000 à 17.000 tonnes en moins de cinq ans, alors qu’elle n’a connu aucune sécheresse, ni catastrophe naturelle”, a expliqué le directeur du CCA.
Deux millions d’emplois directs ou indirects
La campagne 2018/2019 s’est soldée par une production de 634.000 tonnes, contre 761.000 précédemment, soit une baisse de 17%. La Côte d’Ivoire prévoit une production de 800.000 tonnes en 2020, qui pourrait engendrer une intensification de la lutte contre le trafic vers les pays voisins.
Le secteur ivoirien de l’anacarde compte 250.000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives et emploie deux millions de personnes, directement ou indirectement.
L’amande de la noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans sa coque se prête à divers usages industriels.
La noix de cajou brute est exportée vers l’Inde, le Vietnam et le Brésil qui abritent des industries de transformation. Les principaux pays consommateurs sont l’Inde, les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine, les Emirats arabes unis et l’Australie.
AFP
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