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Burkina Faso: l'armée affirme avoir tué 32 "terroristes" dans le nord

Burkina Faso

L’armée burkinabè a affirmé dimanche avoir tué 32 “terroristes” au cours de deux jours d’opérations dans le nord du pays, gangréné par des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.

Cette annonce survient une dizaine de jours après la spectaculaire attaque dans l’Est d’un convoi de la société minière canadienne Semafo, attribuée à des jihadistes et qui a fait au moins 38 morts. Cette attaque avait traumatisé le pays.

“La vigoureuse réaction de l’unité, suivie d’un vaste ratissage de la forêt de Yorsala, a occasionné d’intenses combats qui ont duré plusieurs heures”, a affirmé l‘état-major burkinabè dans un communiqué diffusé dimanche.

“Au cours de ces affrontements, 24 terroristes ont été neutralisés et divers matériels ont été récupérés” et “un soldat a malheureusement perdu la vie”, a-t-il précisé.
Selon le communiqué, “cette opération a également permis de libérer plusieurs femmes qui étaient retenues par les terroristes et utilisées comme esclaves sexuelles”.

“A la suite de ces affrontements et sur la base de renseignements précis”, l’armée a mené samedi “une action offensive dans les environs de Bourzanga (province du Bam), qui a permis de neutraliser huit terroristes et de récupérer un important lot d’armement, de munitions et de matériels divers”, a poursuivi l‘état-major.

Des femmes aux mains des jihadistes ont été libérées et un soldat burkinabè a été tué lors des affrontements, a souligné l’armée.

“Maintenir la dynamique”

L’AFP n’a pas pu confirmer ce bilan de source indépendante, mais pendant la nuit, des sources sécuritaires avaient prévenu que d’intenses combats étaient en cours, évoquant au moins “10 à 15 morts chez les terroristes”.

Le chef d‘état-major “félicite l’ensemble des unités pour leur engagement sans faille et les exhorte à maintenir cette dynamique”.

Début février, l’armée burkinabè avait annoncé avoir neutralisé “146 terroristes” lors d’une vaste opération dans le Nord, mais ce bilan avait alors été jugé peu crédible par de nombreux observateurs.

Sous-équipées et mal entraînées, l’armée, la police et la gendarmerie de ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest sont incapables d’enrayer les attaques djihadistes, qui se sont intensifiées en 2019 jusqu‘à devenir quasi quotidiennes.

Jusqu‘à l’insurrection populaire qui l’a chassé après 27 ans de pouvoir en 2014, l’ancien président Blaise Compaoré jouait les médiateurs régionaux, négociant régulièrement avec les groupes jihadistes.

Parallèlement, il avait défavorisé l’armée au profit de sa garde présidentielle, aujourd’hui dissoute. Echaudé par un putsch raté en 2015, le nouveau pouvoir civil n’a pas immédiatement pris la mesure du danger islamiste.

Au total, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres au mouvement Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.

L’armée française est présente au Burkina avec une base de 200 hommes des forces spéciales à Kamboinsin, en banlieue de Ouagadougou. Quelques 4.500 militaires français sont aussi déployés dans le Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, et ils interviennent de plus en plus régulièrement au Burkina.

En septembre, lors d’un sommet extraordinaire à Ouagadougou, les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont promis un plan d’un milliard de dollars sur 4 ans pour combattre le jihadisme. Ces sommes devaient notamment servir à renforcer les armées nationales luttant contre les groupes jihadistes (Mali, Niger et Burkina) et ainsi empêcher la contagion des attaques vers les pays voisins.

AFP

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