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Alaa Salah, symbole féminin de la contestation au Soudan

Alaa Salah, symbole féminin de la contestation au Soudan

Soudan

Une jeune Soudanaise, debout sur une voiture, haranguant la foule devant le QG de l’armée : les images ont fait le tour des réseaux sociaux, permettant à l’intéressée de réaffirmer le rôle clé joué par les femmes dans la contestation antigouvernementale au Soudan.

“Les femmes soudanaises ont toujours participé aux révolutions dans ce pays”, explique Alaa Salah à l’AFP, après qu’une vidéo d’elle chantant et appelant à lutter contre le pouvoir du président Omar el-Béchir, devant le siège de l’armée à Khartoum, est devenue virale sur internet.

Vêtue et voilée de blanc, ses boucles d’oreilles dorées reflétant les lumières de la marée de smartphones autour d’elle, Alaa Salah est devenue en quelques jours sur les réseaux sociaux l’une des icônes de la contestation au Soudan.

Sa silhouette et sa tenue lui ont valu d‘être surnommée “Kandaka”, ou “la reine nubienne”, en référence aux souveraines ayant marqué l’histoire de la région dans l’Antiquité.

Selon cette étudiante en architecture et ingénierie à l’Université internationale du Soudan à Khartoum, l’histoire de son pays est marquée par celle de reines influentes. “Cela fait partie de notre héritage”, dit-elle.

Sa récente notoriété l’a poussée à créer son compte Twitter sur lequel elle a écrit être “montée sur la voiture pour parler au peuple, condamner le racisme et le tribalisme sous toutes leurs formes”.

“Je voulais parler au nom de la jeunesse”, précise-t-elle dans un tweet. “Le combat pour un Soudan démocratique et prospère continue”.

I thank you all from the bottom of my heart. The struggle for a democratic and prosperous Sudan?? continues. We will not bow down to Al-Bashir, the tyrant dictator! #DemocraticSudan pic.twitter.com/BZ1LPnj4Um

— Alaa Salah (@iAlaaSalah) 10 avril 2019

WORD

Depuis samedi, des manifestants campent devant le QG de l’armée à Khartoum pour demander aux militaires de les soutenir dans l’opposition au président Béchir, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 30 ans.

Bravant les tirs de gaz lacrymogènes, les femmes manifestent depuis le début de la contestation en décembre et sont présentes en nombre mercredi pour le cinquième jour consécutif de rassemblements devant le QG de l’armée.

“Les femmes participent massivement à de tels mouvements, pas seulement pour se battre pour leurs droits, mais pour défendre ceux de toute la communauté (…) Il n’y a pas de différence entre les deux”, selon Mme Salah.

“Les femmes du Soudan ont toujours encouragé la jeunesse à se battre”, dit-elle.

C’est donc tout naturellement qu’elle a rejoint les manifestants dès le 19 décembre, date à laquelle ont commencé les manifestations provoquées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

“Je suis très fière de participer à cette révolution et j’espère que nous atteindrons notre but”, affirme-t-elle.

A 75 ans, M. Béchir refuse de démissionner et a décrété l‘état d’urgence le 22 février.

Selon un bilan officiel, 49 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation. Des ONG ont plusieurs fois évoqué des bilans plus lourds par le passé.

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