Sud-Soudan
Des affrontements entre forces pro-gouvernementales et forces acquises à l’opposition. Un air de déjà vu au Soudan du Sud. Sauf que, les combats qui ont éclaté ce vendredi dans l’Equatoria central interviennent deux jours seulement après la signature d’un accord de paix censé mettre fin au conflit dans le pays.
Sur la responsabilité de ces combats, les deux parties se rejettent la faute. Selon l’opposition, ce sont les forces armées du gouvernement qui ont attaqué plusieurs de ses bases dans les comtés de Lainya et de Kajo Keji. “Cela signifie que le régime n’est pas sérieux au sujet de la paix”, a déclaré à The Associated Press, Lam Paul Gabriel, porte-parole de l’opposition.
Du côté du pouvoir on qualifie ces accusations de “propagande”. Les attaques ont été déclenchées par des forces d’opposition qui ont émergé de leur cachette le long de la frontière ougandaise pour tenter de récupérer leur territoire, a pour sa part chargé Lul Roai Koang, porte-parole du gouvernement.
Un accord qui peine à faire ses preuves
Pour en avoir le coeur net, le Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu – organe initié par le bloc régional d’Afrique de l’Est qui a négocié l’accord de paix – a ouvert une enquête en vue de situer les responsabilités. Sur sa page Twitter, il a par ailleurs appelé les deux parties à s’abstenir des hostilités.
Depuis 2013, le Soudan du Sud est englué dans une sanglante guerre civile qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts et quelque 2 millions de déplacés. Après l‘échec de plusieurs accords de paix, le chef de l’Etat Salva Kiir et son principal rival Riek Machar se sont engagés, mercredi, dans un nouvel accord de paix avec pour principale clause, le partage de pouvoir.
Riek Machar occupera le poste de vice-président, une fonction qu’il avait déjà occupée une première fois en 2013 et une seconde fois en 2016, sans que cela ne ramène la paix, bien au contraire.
Les affrontements de ce vendredi viennent conforter les observateurs internationaux qui ont exprimé leur scepticisme quant à ce nouvel accord. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège – la troïka qui a notamment œuvré pour que le Soudan du Sud devienne indépendant en 2011 – avaient du reste appelé dans un communiqué à trouver des solutions beaucoup plus solides pour la paix au Soudan du Sud.
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