Mali
Venus au Mali pour couvrir le premier tour de l‘élection présidentielle du 29 juillet, des journalistes de la télévision francophone TV5 Monde, ont été violemment interpellés dimanche à leur arrivée à l’aéroport international de Senou à Bamako avant d‘être relâchés.
« Nous sommes arrivés (à Bamako) munis dûment de nos visas et de notre accréditation. Nous sommes une équipe de cinq (journalistes). Nous avons passé les contrôles (aux) frontières sans-souci. Une fois dehors, devant l’aéroport, au moment de prendre notre navette, un agent en civil vient interpeller trois membres de l‘équipe », a expliqué à l’AFP Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef à TV5.
Les trois interpellés sont le réalisateur, le monteur de l‘équipe et lui-même, a dit M. Ndiaye. « L’agent (en civil) nous a demandé manu militari de le suivre. Il a arraché en même temps nos passeports. Une fois à l’intérieur de la police, il a violenté le réalisateur pour lui arracher son téléphone. Il (le réalisateur) porte encore les marques au bras ».
Les agents de l’aéroport ont déclaré qu’ils étaient de la « sûreté d‘État » et que les journalistes étaient « suspects ». Les cinq journalistes ont été ensuite interrogés puis relâchés deux heures après, selon la même source.
TV5 pourtant « bien connue au Mali !»
Sollicitée par l’AFP, la direction de l’aéroport de Bamako n’a pas voulu « pour le moment » commenter l’affaire. Une source de sécurité malienne, interrogée sur cet incident, a affirmé « qu’il s’agissait d’un contrôle », sous couvert de l’anonymat.
Pourtant, depuis sa création en 1984, TV5 Monde a toujours couvert toutes sortes d‘événements maliens, quelle qu’en soit la teneur. Une surprise aussi bien absconse que mauvaise pour l’administration de la chaîne. « Cette affaire était une mauvaise surprise (…), incompréhensible », a estimé le directeur général de TV5 Monde Yves Bigot, joint par l’AFP.
« TV5 Monde a l’habitude de travailler en Afrique et au Mali sans avoir de problème, elle est connue au Mali, où elle est regardée et respectée », a-t-il ajouté. « C’est un traitement absolument inacceptable de la part, me dit-on, de la sécurité de l‘État », a indiqué M. Bigot, précisant que les suites éventuelles seraient décidées lundi.
Yves Bigot
Au total, 24 candidats seront présents au premier tour de la présidentielle malienne dont le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Mali occupe la 115e place (sur 180 pays classés) au classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par Reporters sans frontières.
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