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RDC : le changement de constitution pourrait occulter d'autres questions politiques

RDC : le changement de constitution pourrait occulter d'autres questions politiques

République démocratique du Congo

Des voix s‘élèvent au sein de la Majorité présidentielle pour réclamer la modification ou le changement de la Constitution en RDC. Et certains acteurs politiques s’y opposent déjà.

« Deux dialogues deux transitions », c’est le titre de la tribune publiée le 30 avril dernier par Antoine Gizenga, membre du Parti lumumbiste unifié (PALU), membre de la Majorité présidentielle. Dans ce document, l’ancien Premier ministre a été formel quant à un éventuel changement de constitution en République démocratique du Congo.

« Quant à la révision de la Constitution ou le remplacement de celle-ci par une nouvelle pendant la Transition, l’opération exige le mandat du peuple. Présentement, personne ne détient ce mandat. A moins de faire un putsch aux institutions actuelles et de solliciter par élections ce mandat au peuple, soit pour réviser la Constitution de 2006 ou pour élaborer une nouvelle », explique le texte de l’ancien Premier ministre (2008-2012).

Une sortie qui résonne comme une réponse à la suggestion faite en février dernier par André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle. « D’un point de vue intellectuel et politique, c’est possible. Les partis signataires de l’accord se sont engagés à ne pas organiser de référendum pour modifier la Constitution. Ceci étant dit, on ne peut pas empêcher un groupe non signataire désireux de changer la Constitution d’user de son droit au référendum, seul instrument qui permet au peuple d’intervenir à tout moment. Tout dépend de sa capacité à réunir 100 000 signatures, déposer sa proposition de référendum au bureau de l’Assemblée et avoir ensuite son aval par un vote des parlementaires », déclarait André-Alain Atundu Liongo dans les colonnes du journal « Le Monde ».

>>> LIRE AUSSI : RDC : vers un changement de la Constitution ?

En outre, « Une Constitution, ce n’est certes pas la seule condition, peut et doit aider le pays à progresser, la nôtre nous fragilise. Il faut la changer et le plus vite possible, il n’y a pas de raison démocratique d’attendre », a récemment renchéri Jean-Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint du président Joseph Kabila cité par le site congolais « Actualité.cd ».

Mais, Antoine Gizenga redoute pour sa part les « conséquences économiques et sociales » qui pourraient découler des changements provoqués par les transitions occasionnées par la mutation constitutionnelle. « La première (transition, NDLR), pour organiser les élections en vue de mettre en place une assemblée constituante ayant pour mission de rédiger et d’adopter une constitution définitive, l’actuelle étant défigurée et liquidée par les deux arrêts de la Cour Constitutionnelle l’ayant concernée. Une seconde transition, pour organiser le référendum constitutionnel et les élections post référendum », craint Antoine Gizenga.

Tout porte ainsi à croire qu’il y a un débat en couvaison autour du changement de la Constitution. Et il pourrait s’ouvrir au moment où plusieurs questions les plus saillantes sont jusqu’ici pendantes dans l’univers politique congolais. Utilisation de la machine à voter, organisation (jusqu’ici hypothétique) des élections malgré des signaux positifs émis par Kinshasa, … Plusieurs sujets sur lesquels les acteurs politiques de RDC peinent à s’accorder.

Or, cet éventuel changement de constitution pourrait arranger les Congolais selon qu’on soit de l’opposition ou de la Majorité. Et c’est cette dernière qui en tirerait profit, car la Constitution actuelle interdit à Kabila de briguer un troisième mandat consécutif. Le locataire du Palais de la Nation pourrait ainsi évoquer le principe de la non-rétroactivité de la loi.

Un stratagème qui a fait ses preuves dans d’autres pays africains comme le Congo voisin. Et comme à Brazzaville, les peuples de RDC pourraient déchaîner des passions au point même de provoquer des violences.

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