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2017 : une année difficile pour les dirigeants africains de longue date

2017 : une année difficile pour les dirigeants africains de longue date

Afrique

Le vent de révolution qui a soufflé sur l’Afrique du Nord dès 2011 semble s‘être abattu sur l’Afrique subsaharienne cette année 2017. Trois hommes forts du continent ont été débarqués après de longs règnes.

Robert Mugabe, le héros déchu

Robert Gabriel Mugabe, le seul dirigeant que le Zimbabwe indépendant n’ait jamais connu. 37 ans durant, il est parvenu à gouverner d’une main de fer l’ancienne colonie britannique, en dépit du marasme économique dont souffre le pays depuis le début des années 2000.

Mais un mauvais calcul l’a fait débarquer son vice-président et compagnon de lutte de longue date, Emmerson Mnangagwa. Cette crise au sommet de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, a débouché sur un coup de force de l’armée.

Déchu de son titre de président de la Zanu-PF, abandonné par une armée jusque-là restée fidèle, assailli par de nombreux appels à la démission, poussé dans ses derniers retranchements, Robert Mugabe s’est résigné à démissionner. Il refuse cependant de quitter le Zimbabwe où il compte finir ses jours. Il aurait obtenu des garanties d’une immunité et de sécurité, lors des négociations ayant abouti à sa démission.

Eduardo dos Santos, un retrait inattendu

En mars 2016, coup de théâtre, Jose Eduardo dos Santos annonce qu’il ne sera pas candidat aux élections générales de 2017. Une information qui est d’abord prise avec des pincettes puisqu’aucun autre candidat à la tête du parti n‘était connu. Mais, en décembre 2016, la radio d’Etat en fait mention avant que le MPLA, le parti au pouvoir, ne le confirme en mars 2017 lors de son congrès.

À l’issue des élections générales d’août remportées haut la main par le parti au pouvoir, Eduardo dos Santos a donc passé le témoin à son dauphin Joao Lourenço. Une fin de règne en douceur pour celui qui aura passé plus de 38 ans à la tête de l’Angola. Encore que, avant son départ, il s’est assuré de l’adoption d’une loi limitant les pouvoirs militaires et sécuritaires de son successeur.

Yahya Jammeh, un rétropédalage risqué

Décembre 2016, les résultats de la présidentielle donnent pour vainqueur Adama Barrow, un opposant de petit calibre qui a pu compter sur le soutien d’une forte coalition de l’opposition. Pour en rajouter à ce feuilleton inédit, le président d’alors Yahya Jammeh accepte les résultats du scrutin.

Cependant, il fallait attendre quelques jours pour l’en enorgueillir, car, quelques jours seulement, il contestait de nouveau les mêmes résultats. S’en est suivi une longue période d’incertitude à laquelle une menace d’intervention armée de la force de la Cédéao à mis fin. Finalement, après 22 ans de règne, Yahya Jammeh a été débarqué. Il a quitté son pays le 21 janvier dernier pour s’exiler en Guinée équatoriale où il se consacre à l’agriculture, sa seconde passion.

>>> LIRE AUSSI : Découvrez Yahya Jammeh dans sa ferme en Guinée équatoriale

A moins de deux mois de la fin de l’année, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Des dignitaires africains de longue date se trouvent actuellement sous pression. C’est notamment le cas du Cameroun où la crise anglophone prend des allures d’insurrection armée avec l’assassinat des agents de l’ordre. Au Tchad, également, de plus en plus sous pression des groupes rebelles. En RD Congo, cependant, il semble que le président Joseph Kabila ait réussi à éteindre la flamme de la mobilisation de l’opposition, jusque-là arme fatale pour le faire plier.

Piqûre de rappel des chefs d’Etat en service depuis plus d’une décennie

Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) : 38 ans

Paul Biya (Cameroun) : 35 ans

Yoweri Museveni (Ouganda) : 31 ans

Omar el-Béchir (Soudan) : 28 ans

Idriss Déby Itno (Tchad) : 27 ans

Isaias Afewerki (Erythrée) : 24 ans

Denis Sassou Nguesso : 20 ans consécutifs + 12 ans de 1979 à 1992

Abdelaziz Bouteflika (Algérie) : 18 ans

Ismail Omar Guelleh (Djibouti) : 18 ans

Paul Kagame (Rwanda) : 17 ans

Joseph Kabila (RDC) : 16 ans