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Zimbabwe : le défi institutionnel de l'ère post Mugabe

Zimbabwe : le défi institutionnel de l'ère post Mugabe

Zimbabwe

En quittant le pouvoir après 37 ans de règne sans partage, Robert Mugabe lègue à la postérité zimbabwéenne non seulement une économie à genoux, mais aussi et surtout un appareil institutionnel en panne.

Explosion de joie mardi après-midi dans tous les coins et recoins du Zimbabwe. Tout porte à croire que les Zimbabwéens venaient de se décharger d’un très lourd fardeau.

Le poids d’un système soigneusement mis en place par Robert Mugabe. Lui qui aura lutté au prix de mille et une épreuves dont l’emprisonnement (1964 à 1974) pour libérer son peuple du joug colonial.

C’est pourtant ce même héros de la lutte pour l’indépendance de l’ancienne Rhodésie du Sud qui s’est quasiment compromis en devenant bourreau de son propre peuple. En destituant son compagnon de lutte Joshua Nkomo, Mugabe avait créé un précédent qu’il va raviver avec le massacre de près de 20 000 Ndebeles par la division Gukurahundi, entraînée par les Nord-Coréens et conduite par Emmerson Mnangagwa dans le Matabeleland au sud-ouest, fief de Joshua Nkomo. De quoi créer une véritable division entre les Ndebeles et les autres ethnies zimbabwéennes.

S‘étant arrogé les pleins pouvoirs en modifiant la constitution, Robert Mugabe aura régné grâce aux institutions inféodées à son régime. Ce qui a permis au « Vieux Lion » de s‘ériger librement en dévoreur des libertés et principes démocratiques. Sentant sans doute sa défaite face à l’opposant Morgan Tsvangirai du Mouvment démocratique pour le changement (MDC, opposition) à la présidentielle de 2008, Mugabe organise une campagne d’intimidation marquée par un déchaînement de violences contre les militants et cadres du MDC.

Économie à genoux

Mais le Zimbabwe de Mugabe, c’est aussi une économie à genoux symbolisée par un taux de chômage estimé à 90%, un PIB d’environ 5 milliards de dollars en dépit d’inestimables ressources naturelles (diamants, platine, faune, etc.). Une économie tellement malade que près de 4 millions de Zimbabwéens (population totale 16 millions) peinent à se nourrir, malgré la politique de la redistribution des terres (au détriment des fermiers blancs) pour mettre en valeur les 4 millions d’hectares (à peine 2,8 millions sont actuellement exploités).

Un état de choses imputable en partie à une légalisation de fait de l’impunité dont jouissaient Mugabe et ses collaborateurs. Ce qui dénote une politique d’affaiblissement des institutions de la République inféodées pour la plupart au régime soigneusement installé par Mugabe avec l’aide de ses compagnons de lutte contre le colonisateur.

Le successeur de Mugabe devrait ainsi penser à faire un véritable formatage des institutions et mettre en œuvre une politique de réconciliation entre les Zimbabwéens question de redorer le blason d’un pays fortement stigmatisé à cause d’une gouvernance des plus déplorables.

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