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Différend Tanzanie-Canada: un ténor de l'opposition arrêté (parti)

Différend Tanzanie-Canada: un ténor de l'opposition arrêté (parti)

Tanzanie

Le député tanzanien Tundu Lissu, numéro deux de l’opposition au parlement, a été arrêté par les autorités pour “insulte au chef de l’Etat” John Magufuli après avoir révélé la saisie au Canada d’un avion commercial acheté par la Tanzanie, a-t-on appris mercredi auprès de son parti.

M. Lissu avait assuré vendredi qu’un Bombardier Q400, acheté par le gouvernement pour la compagnie aérienne nationale Air Tanzania, était retenu au Canada en raison d’un litige avec une société canadienne qui réclame 38 millions de dollars à la Tanzanie (32 millions d’euros).

Membre du Chadema, le principal parti d’opposition, et bâtonnier de l’ordre des avocats de son pays, M. Lissu a été arrêté mardi et est poursuivi pour “insulte au chef de l’Etat et propos séditieux en relation avec la saisie d’un avion Bombardier”, a assuré le porte-parole du Chadema, Tumaini Makene, dans un communiqué publié mercredi.

Selon le parti d’opposition, le Bombardier a été saisi dans le cadre de l’exécution d’une décision rendue en 2010 par la Cour internationale d’arbitrage en faveur de la société Canadian Stirling Engineering Limited.

Cette dernière avait conclu avec le gouvernement tanzanien un contrat pour la construction d’une route, selon la même source, mais ce contrat avait été par la suite résilié unilatéralement et sans compensation par la Tanzanie, l’actuel président Magufuli étant alors ministre des Travaux publics.

Samedi, le gouvernement tanzanien a confirmé la saisie de l’avion tout en accusant l’opposition de manque de patriotisme, et a soutenu que des négociations étaient en cours.

Cette arrestation mardi est la sixième depuis le début de l’année du député Lissu, poursuivi pour “sédition” dans plusieurs affaires ouvertes devant les tribunaux.

Surnommé “Tingatinga” (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption. Mais son style peu consensuel et abrupt lui vaut d‘être qualifié d’autocrate et de populiste par ses détracteurs, alors que la liberté d’expression est de plus en plus réduite.

Un autre différend oppose actuellement la Tanzanie à une société canadienne, le gouvernement réclamant notamment 190 milliards de dollars de taxes à Acacia Mining, propriété du géant minier canadien Barrick Gold. Ce dernier rejette les accusations du gouvernement, qui lui reproche notamment d’avoir sous-évalué ses exportations d’or pendant des années en vue de payer moins de taxes.