Nigéria
Le Nigeria a commencé jeudi à exporter des ignames vers l’Europe et les États-Unis, pour diversifier son économie en grande difficulté et dépendante du pétrole et lui permettre d’augmenter son stock de devises.
Une première cargaison d’ignames est partie jeudi du port de Lagos, la capitale économique du pays, en présence du ministre de l’Agriculture Audu Ogbeh.
“Le pétrole et le gaz ne peuvent pas employer des millions de personnes contrairement à l’agriculture. Nous devons donc travailler dur pour gagner des devises en passant du pétrole à l’agriculture”, a-t-il affirmé.
Au cours d’une conférence de presse, le ministre a indiqué que le montant des taxes d’inspection sur les produits exportés seraient réduits afin d’encourager le commerce extérieur et une plus grande compétitivité.
“Pour rendre l’igname compétitif, nous devons trouver des emballages et le type de camions adaptés pour transporter le produit”, a-t-il ajouté.
PHOTOS: Here is Benue Yam ready for export to the US & UK. Diversification at work. pic.twitter.com/NaaIYUrVHX
— Mr. Quest (@emperor25) 29 juin 2017
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Nigeria produit 61% de la production mondiale d’igname. Selon Ogbeh, toute la production de tubercule n’est pas consommée dans le pays et une partie est gaspillée.
Avec la pénurie alimentaire qui touche une partie des régions du nord-est du pays – touchée par le conflit de Boko Haram – et l’augmentation des prix de biens alimentaires d’environ 20%, les consommateurs locaux s’inquiètent d’une augmentation du prix du tubercule.
Le prix des ignames, un aliment de base au Nigeria, a explosé en août dernier au moment où le pays était entré en récession avec la chute du prix du baril.
“la politique (d’exportation d’ignames) va aggraver nos souffrances” a expliqué Bolanle Akintomo, une femme au foyer habitant Lagos.
“Une tubercule d’igname qui coûte habituellement entre 200 et 300 naira (56-83 centimes d’euro) est aujourd’hui vendue 1.000 naira (2,80 euros)”.
“Avec les exportations, les prix vont encore augmenter” s’inquiète-t-elle.
Selon la Chambre du commerce, de l’industrie et de l’agriculture du pays (NACCIMA), des incitations économiques sont nécessaires pour augmenter la production d’ignames nécessaire à la consommation locale et étrangère.
“Il y a aura peut-être une augmentation des prix sur le court-terme mais les prix redescendront lorsque davantage de tubercules arriveront sur le marché” a souligné un responsable de la Chambre.
Pour Denja Yaqub du Nigeria Labour Congress (NLC) – une importante organisation de travailleurs – l’initiative pourrait encourager les agriculteurs à augmenter leur production, leur permettant de gagner des devises, vitales pour l‘économie du pays actuellement en grande difficulté.
“Cette politique va aussi permettre à nos produits agricoles de devenir plus compétitifs sur le marché international” a-t-il ajouté
Selon Yaqub, le gouvernement doit réduire le prix de l’essence pour les agriculteurs, améliorer les routes et les lieux de stockage afin d‘éviter le gaspillage dans la chaine de production et ainsi baisser les prix des produits agricoles.
AFP
00:58
Éliminatoires CAN 2025 : le Nigeria boycotte le match contre la Libye
02:07
Burundi : les agriculteurs d'avocats s'associent en coopérative
01:00
Zimbabwe : des agriculteurs indemnisés pour les expropriations de l'ère Mugabe
01:13
Cacao : les producteurs ivoiriens insatisfaits malgré la hausse des prix
11:46
L'actualité panafricaine du 30 septembre 2024 [Africanews Today]
11:08
UNGA 2024 : les priorités de l'Afrique pour demain [Business Africa]