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Kenya : à quelques semaines des élections, inquiétude grandissante chez les journalistes

Kenya : à quelques semaines des élections, inquiétude grandissante chez les journalistes

Kenya

L’ONG Human Right Watch dresse un rapport peu flatteur de la presse au Kenya. À quelques jours des échéances électorales, ce rapport souligne l’inquiétude des journalistes, victimes de nombreuses violations.

La liberté de la presse se porte mal au Kenya. Dans un rapport coécrit avec l’organisation ARTICLE 19, dénommé « ‘Not Worth The Risk’: Threats To Free Expression Ahead of Kenya’s 2017 Elections » (« ‘Ça n’en vaut pas la peine’ : la liberté d’expression en danger à l’approche des élections de 2017 au Kenya »), Human Right Watch retrace des graves violations de droits humains subis par des journalistes depuis 2013 et l’arrivée au pouvoir du président kényan Uhuru Kenyatta.

Alors qu’il accordait un entretien à Le Monde, Otsieno Namwaya, chercheur pour HRW basé au Kenya, a relevé des cas de harcèlement, d’intimidation, de menaces de mort, d’agression et de meurtres de journalistes commis au Kenya depuis 2013 et “vraisemblablement ordonnés par les autorités publiques”. Mais pour le chercheur, cette situation va grandissante, surtout à l’approche des élections générales prévues le 8 août.

“À deux mois des élections, l’environnement est, en effet, extrêmement hostile pour les journalistes et les blogueurs kényans. Ceux qui enquêtent sur la lutte contre le terrorisme, la corruption ou la répartition des terres sont systématiquement menacés”, a-t-il ajouté.

Pour le chercheur, les violations enregistrées ne font cas d’aucune investigation, où même quand elles sont diligentées, elles sont interrompues sans qu’il n’y ait de suite. “C’est l’impunité totale”, regrette-t-il. Les journalistes qui prennent malgré tout le risque d‘écrire sur des sujets délicats sont par ailleurs freinés dans leur élan par les autorités publiques.

“Le gouvernement actuel met une pression énorme sur les médias. Lorsqu’un sujet sensible sort dans la presse, celui-ci n’hésite pas à retirer des pages du journal la publicité publique afin de l’intimider. Et souvent, ça marche”, explique Otsieno Namwaya.

Uhuru Kenyatta brigue un nouveau billet avec son vice-président président William Ruto pour la présidentielle. Mais pour HRW, il est impérieux que les puissances étrangères mettent la pression sur l’exécutif kényan pour un meilleur état de la liberté de la presse dans le pays comme cela était encore le cas avant l’arrivée au pouvoir du président Kenyatta, conclu Otsieno Namwaya.

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