Sud-Soudan
Quelles solutions pour la grave crise en cours au Soudan du Sud ? Cette question était au centre d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU ce mardi. Nikki Haley, l’ambassadrice des Nations unies à l’ONU a clairement pointé le président sud-soudanais et l’ONU d‘être responsables de la perpétuation de ce conflit.
Le gouvernement sud-soudanais se doit de tenir sa parole d’instituer une trêve unilatérale d’un mois en ordonnant à ses troupes de regagner les casernes. Pour l’heure, cette promesse reste lettre morte, regrette Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations unies.
“Nous devons voir un signe que des progrès sont possibles (…) Nous devons voir ce cessez-le-feu mis en œuvre”, a-t-elle lancé face aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. La diplomate américaine s‘écoeure que le président sud-soudanais reste immobile face à la dégradation exponentielle de la situation humanitaire dans ce pays de l’Afrique de l’Est.
“La famine au Soudan du Sud est faite par l’homme. Elle est le résultat d’un conflit en cours dans ce pays. C’est le résultat d’une campagne apparente contre la population civile. C’est le résultat du meurtre des travailleurs humanitaires”, a déclaré Nikki Haley.
Sons discordants à l’ONU sur le dossier sud-soudanais
Mais il n’y a pas que les autorités sud-soudanaises au banc des accusés selon l’ambassadrice. L’ONU a également sa part de responsabilité en rechignant à prendre des sanctions concrètes contre le régime de Juba.
Elle a notamment exhorté le Conseil à imposer d’autres sanctions ciblées et un embargo sur les armes au Soudan du Sud. “Vous permettez au président Kiir de continuer à faire ce qu’il fait”, a-t-elle déclaré. “J’appelle ce Conseil à aller de l’avant avec les outils dont il dispose, a-t-elle affirmé, à savoir de nouvelles sanctions et un embargo sur les armes, faute de quoi les violences et les atrocités se poursuivront”.
En décembre 2016, le Conseil avait en effet échoué à faire adopter une résolution des Etats-Unis pour imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud. La Russie et la Chine s‘étaient abstenues, estimant que la solution était ailleurs.
Un conflit aux conséquences dévastatrices
La guerre au Soudan du Sud est entrée dans sa quatrième année. En 2013, soit deux ans après son indépendance du Soudan, le pays sombrait dans une guerre fratricide due aux querelles entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar.
Au-delà des milliers de morts directes engendrées par ce conflit, le pays doit aussi faire face à la détérioration de son économie pétrolière, à ses récoltes dévastées, ses millions de déplacés, mais aussi et surtout à une famine qui guette aujourd’hui des millions de personnes.
Face à ce sombre tableau, l’envoyé des Nations unies au Soudan du Sud, David Shearer, prévient d’une éventuelle recrudescence des violences, surtout à l’approche de la saison des pluies. “Le conflit s’est aggravé ces dernières semaines. C’est pour une part le résultat de gains (de territoires, ndlr) par les groupes de l’opposition et pour l’autre part le résultat des opérations militaires du gouvernement qui semblent vouloir reprendre du terrain”.
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