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"Le gouvernement érythréen organise le kidnapping de ses citoyens" - Etudes

"Le gouvernement érythréen organise le kidnapping de ses citoyens" - Etudes

Erythrée

L‘Érythrée organise un véritable commerce autour de ses citoyens qui veulent rejoindre l’autre côté de la méditerranée. Ces accusations sont lourdes. Mais Mirjam van Reisen qui cordonne un collectif de chercheurs sur la question l’assume, sur la base “d’indices et de déductions”.

Le Monde a ouvert une lucarne sur les recherches de Mirjam van Reisen, professeure de relations internationales dans les universités néerlandaises de Tilburg et Leiden, portant sur le malheur (organisé) des migrants érythréens, parfois violés, torturés, enchaînés, parfois même tués dans le périple de leur exil.

Contenues dans le livre Human Trafficking and Trauma in the Digital Era (éditions Langaa RPCIG, 2017) pour lequel elle s’est entourée de dizaine de contributeurs, ces recherches sont le résultat de plus d’une centaine d’interviews entre 2015 et 2016, qui sont la matrice de son travail.

De ces entretiens, il en ressortira que le régime d’Asmara est notamment impliqué dans l’enlèvement de 25 000 à 30 000 personnes (à 95 % érythréennes) dans le Sinaï. Ce trafic aurait été organisé entre l’Erythrée en passant par les camps de réfugiés du Soudan et d’Ethiopie jusqu’en Egypte et aurait permis d’engranger près de “600 millions de dollars entre 2009 et 2013”.

Ces migrants avaient été contraints, sous le joug de la torture, de demander des rançons à leurs familles. L’argent était alors transféré via un système de mobile money vers l’Erythrée.

Mirjam van Reisen cite nommément un général, commandant de la région militaire occidentale et des unités de garde-frontières ou encore un ancien chef de renseignement au ministère érythréen de la Défense, qui cordonne avec d’autres compatriotes ce trafic, en lien direct avec l’armée. Puis de préciser que “la même route et les mêmes réseaux érythréens pour le trafic d’armes, contrôlés par le régime d’Asmara, sont utilisés pour le trafic humain vers le Sinaï”, relève Le Monde.

Pour les auteurs de l‘œuvre, l‘équation est toute simple. C’est à la base que le régime d’Asmara planifie ce trafic, en créant notamment des conditions propices à l’exil. Manque de perspectives, oppression de voix dissidentes, service militaire illimité, appauvrissement planifié…

Comme recommandation, le livre suggère que ce phénomène qui “implique des autorités érythréennes” doit être considéré comme un crime contre l’humanité et porté devant la Cour pénale internationale.

L‘Érythrée est l’un des pays africains qui compte le plus fort contingent de migrants vers les pays européens.

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