Soudan
Le président soudanais Omar el-Béchir se rendra au sommet de la Ligue arabe qui se tient cette semaine à Amman, capitale de la Jordanie, a annoncé dimanche le ministre soudanais des Affaires étrangères.
M. Béchir est visé par des mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse notamment de génocide au Darfour. L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé la Jordanie à lui refuser l’entrée sur son territoire ou à l’arrêter s’il s’y trouve.
“Le président Omar el-Béchir participera au sommet arabe malgré son emploi du temps très chargé”, a déclaré le chef de la diplomatie soudanaise, Ibrahim Ghandour, à l’agence de presse officielle SUNA.
Il a précisé que le roi Abdallah II de Jordanie avait insisté pour que M. Béchir assiste à ce 28e sommet de la Ligue arabe, qui débute mercredi.
“La Jordanie devrait refuser de laisser entrer sur son territoire le président soudanais Omar el-Béchir ou l’arrêter s’il pénètre dans le pays”, a déclaré dimanche HRW dans un communiqué.
Elise Keppler, directrice adjoint pour la justice internationale de cette ONG qui a son siège à New York, a détaillé la position de HRW.
“La Jordanie défierait ses obligations d’Etat partie à la CPI si elle autorisait la visite de M. Béchir sans l’arrêter”, a-t-elle souligné.
L’ONG estime qu’une telle visite ternirait les efforts du roi de Jordanie pour réformer le système judiciaire de son pays afin d’améliorer le respect des droits de l’Homme.
Le président soudanais est accusé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par la CPI pour son rôle présumé dans le conflit au Darfour, une région de l’ouest du Soudan où au moins 300.000 personnes ont été tuées dans des affrontements entre rebelles et forces progouvernementales.
Premier tribunal permanent chargé de juger les génocides et crimes de guerre, la CPI, qui siège à La Haye, a émis des mandats d’arrêt contre M. Béchir en 2009 et 2010.
Les pays reconnaissant la compétence de la CPI sont donc censés l’arrêter s’il se présente sur leur territoire.
En 2015, l’Afrique du Sud, Etat partie à la CPI, s‘était trouvée au coeur d’une controverse à l’occasion de la visite à Johannesburg de M. Béchir pour un sommet de l’Union africaine. Pretoria avait refusé d’arrêter le chef de l’Etat soudanais, invoquant son immunité présidentielle.
Ce refus sera examiné par la CPI lors d’une audience le 7 avril.
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