Niger : l'opposition manifeste contre Mahamadou Issoufou

A l’appel de l’opposition, des milliers de personnes ont marché samedi dans la capitale nigérienne, Niamey, contre le régime du président Mahamadou Issoufou, réclamant “plus de justice et d‘équité.”

Parcourant les rues, les protestataires ont scandé des slogans hostiles au régime, avant de tenir un meeting devant le parlement, en criant : “Tayi tawri”. Traduction : “la vie est trop dure”, “Dégagez, ça suffit !”.

“La libération de prisonniers politiques”, dont ceux arrêtés depuis 2015, dans le cadre d’un présumé coup d‘État contre le régime, ou soupçonnés de détournements de fonds publics, figurait également au rang de leurs revendications.

Ils se sont en outre insurgés contre “la liquidation de la souveraineté du pays”, disent-ils du fait de la présence des bases militaires française, américaine et allemande” au Niger. Des bases qui officiellement sont dédiées à la lutte contre les jihadistes, notamment au Mali et en Libye voisins.

“Cette mobilisation est la preuve supplémentaire de votre ras-le-bol”, car “au lieu de s’occuper des problèmes de nos concitoyens, ils s’occupent de leurs propres affaires”, a déclaré Soumana Sanda, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), le parti de l’ex-président du Parlement, Hama Amadou, poursuivi dans un présumé trafic de bébés.

Le Niger, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde est fortement affecté par la baisse du prix de l’uranium, dont il est un grand producteur mondial. Il doit aussi allouer une partie de ses ressources à la lutte contre les jihadistes venant du Mali et les terroristes de la secte islamiste Boko Haram, régulièrement à l’origine d’attaques meurtrières dans le pays.