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L'impact de la crise du pétrole en Guinée équatoriale

Guinée équatoriale

Le boom pétrolier de la Guinée équatoriale a attiré des milliers de migrants venus d’Afrique de l’Ouest. Ces derniers ont contribué à transformer cet Etat riche en pétrole, en pays en voie de développement. Cependant, il semble que les migrants ne sont plus les bienvenus au pays de Teodoro Obiang Nguema. Mais il n’y a pas que ça.

La baisse des cours mondiaux du pétrole a mis l‘économie de la Guinée équatoriale sur les genoux. Par conséquent, de nombreux migrants ont été expulsés, tandis que d’autres sont confrontés à des conditions économiques difficiles.

L’effondrement des cours du brut, dont la crise perdure depuis 2014, a plongé dans la crise économique ce petit pays situé au fond du Golfe de Guinée, où les migrants Ouest-africains ont vu leurs conditions de vie se dégrader.

La grande désillusion des migrants

Abdoulaye est l’un d’eux. Il est originaire du Mali. “Je suis Malien, je suis de la région de Mopti . Bon… avant, c‘était un peu bon parce qu’ il y avait le travail. Bon… maintenant, il n’y a pas de travail, la nourriture est chère. Si tu n’as pas de travail comment on va faire les papiers ? Maintenant pour manger, c’est un problème”, se plaint-il.

Pascale est lui aussi migrant. Il vient du Cameroun et tient un kiosque à café. “Je fais le déjeuner. Je fais le café, les œufs, les pâtes alimentaires. Avant, ça donnait (ça marchait bien). Maintenant, si avant tu vendais même peut-être 15 plats, aujourd’hui si tu vends 5 ou 7 plats, tu dis Dieu merci. Donc, vraiment, c’est un peu fort. Très difficile”, déplore-t-il.

En Guinée équatoriale, bon nombre de migrants évoluent dans les petits métiers tels que la maçonnerie, les épiceries, etc.

Ibrahim, du Mali : “on a entendu dire qu’ici, il y a l’argent. Au moment qu’on est venu, bon il y a eu argent même. Mais maintenant le business-là, ça marche plus encore. Avant là, on pouvait vendre 100.000 F CFA (environ 154 euros) comme ça, 150.000 F CAF (environ 230 euros). Bon… pour avoir 50.000 F CFA (environ 77 euros) maintenant ce n’est pas facile.”

Appelée par certains ‘‘le Koweït d’Afrique’‘ ou encore ‘‘l’eldorado’‘ par d’autres, la Guinée équatoriale compte aussi de fortes communautés issues de certains pays d’Afrique centrale comme le Cameroun, le Tchad, ou encore la Centrafrique.

Nombreux sont les migrants qui vivent la désillusion et commencent à regarder de plus en plus vers la Méditerranée. L’aventure européenne les attire désormais et certains d’entre eux ne le cachent pas. Samaké, originaire du Burkina Faso, pense quant à lui qu’il serait temps de renter chez lui. “Je vais attendre d’abord. Si je ne trouve pas de solution, je vais rentrer dans mon pays. Actuellement, si je gagne un peu d’argent, je vais rentrer au pays”, avoue-t-il.

Abdoulaye, venu du Mali, lui emboîte le pas : ‘‘la meilleure solution que nous-mêmes on veut maintenant, c’est de rentrer chez nous. Parce qu’il n’y a pas de travail. Mais on va rentrer comment ? On n’a rien. Bon… disons si tu n’as rien, tu vas rentrer comment ? Même si tu rentres au pays maintenant, les gens vont te dire que tu es parti en aventure, tu n’as rien gagné”, se lamente-t-il dans un français approximatif.

L’avenir économique du pays ne semble pas radieux

Mais certains migrants ne comptent pas se laisser abattre par la crise. Ils n’ont tout simplement pas l’intention de renter chez eux et entendent se battre, à l’instar d’Ibrahim, lui aussi originaire du Mali : “nous, on ne sait pas, on est là. On a entendu dire que d’ici un peu de temps, il y aura de changement et s’ il n’y a pas de changement, on reste ici un peu, on va regarder”, se rassure-t-il, dans un français balbutiant.

Si les migrants passent à l’acte en quittant massivement la Guinée équatoriale, ce petit pays, dirigé par Teodoro Obiang Nguema (au pouvoir depuis 1979, suite à un coup d’Etat) risque de connaître une crise encore plus accrue. En effet, les Equato-guinéens ne s’intéressent pas aux petits métiers, qui sont l’affaire des migrants venus chercher une vie meilleure et prêts à tout pour s’en sortir.

La crise économique qui frappe actuellement la Guinée équatoriale n’a pas que des conséquences sur les Ouest-africains. Plusieurs entreprises ont fermé leurs portes. Ce qui a pour résultat la montée du chômage, qui frôlerait la barre des 40 %. Et pour ne rien arranger, le pays devrait perdre 27 % de ses recettes pétrolières en 2017, selon les pprévisionsdu gouvernement.

Vu la situation, le gouvernement multiplie des mesures visant à diversifier l‘économie équato-guinéenne, qui dépend des hydrocarbures à hauteur de 90 %.

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