Guinée
A l’origine de l’avertissement lancé par Bruxelles, la présence dans cette huile du Soudan 4, un colorant censé la rendre plus rouge et que l’UE qualifie d’impropre à la consommation. Et les autorités redoutent désormais des conséquences économiques.
Sur les marchés de Conakry, la capitale guinéenne, les clients prennent toutes les précautions nécessaires. Bountouraby Soumah, vendeuse d’huile de palme : “celle qui sait, elle relève le couvercle du pot d’huile, elle la remue et vérifie. Si elle est bonne, elle l’achète. Mais celle qui sait que c’est de la mauvaise huile, elle ne me l’achète pas. C’est pourquoi je n’en vends pas d’ailleurs. Celles qui ne sont pas des clientes habituelles insistent toujours pour vérifier la qualité de mon huile.”
Les autorités guinéennes ne sont pas restées sourdes à l’interpellation de l’UE. Une campagne de sensibilisation a ainsi été menée auprès des acteurs de la filière. Marc Yombouno, ministre du commerce : “toute l’huile produite en Guinée n’est pas incriminée. C’est seulement une partie de l’huile issue de ces palmiers nains dans les plantations améliorées. Sinon la plus grande partie, la plus grande quantité de l’huile produite en Guinée et exportée dans toute la sous-région, qui est une très bonne huile alimentaire, n’est pas concernée.”
Désormais, toute exportation de cargaison d’huile de palme doit obtenir un certificat de conformité auprès de l’office national de contrôle qualité. Naby Laye Soumah, chef de la division produits agricoles de l’Office: “il y a une équipe mixte ici. Quand un opérateur économique est désireux d’exporter, on lui demande de faire une demande d’exportation, on fait un prélèvement et de l’analyse. Du mois de juin jusqu‘à nos jours, nous n’avons enregistré aucune trace de soudan dans les résultats, les échantillons ont été envoyés à nos compatriotes pour être bien vus.”
La Guinée est consciente des pertes économiques qu’entraînerait une telle interdiction. Le pays exporte annuellement près de 10 000 tonnes d’huile de palme.
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