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Brésil : Dilma Rousseff dénonce un ''coup d'État''

Brésil

La suspension ce jeudi de Dilma Rousseff, la présidente brésilienne par le Sénat en vue de l’ouverture d’un procès contre elle pour maquillage des comptes publics, suscite de nombreuses réactions à travers le pays.

La présidente déchue n’a pas gardé sa langue dans sa poche. Dilma Rousseff appelle les Brésiliens à se ‘‘mobiliser’‘ contre sa suspension qu’elle qualifie de ‘‘coup d‘État’‘ :

Aux Brésiliens qui s’opposent au coup d‘État, qu’ils soient de n’importe quel parti, je lance un appel : maintenez-vous mobilisés, unis et dans la paix. La lutte pour la démocratie n’a pas de date finale (…) je n’aurais jamais imaginé devoir lutter une nouvelle fois contre un coup d‘État.

La présidente brésilienne déchue a par ailleurs ajouté que “ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement mon mandat, c’est le respect des urnes, de la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution”. Madame Rousseff dénonce en outre une “farce juridique et politique’‘, tout en stigmatisant ‘‘un intense sabotage’‘ que son gouvernement a subi.

Dilma Rousseff en veut à Michel Temer, son vice-président, qui prendra sa succession. Un ancien collaborateur donc qu’elle qualifie de ‘‘traître’‘ qui a précipité sa chute. Son ex chef de cabinet, Gleisi Hoffmann, parle d’une “sanction disproportionnée’‘. ‘‘C’est comme si on voulait sanctionner par la peine de mort une infraction au code de la route”, a-t-elle déclaré.

La mise à l‘écart de Dilma Rousseff pour une période de 180 jours est accueillie avec beaucoup de satisfaction par l’opposition. Le sénateur de Centre-droit, José Serra, parle de cet événement comme d’un mal nécessaire. “La destitution est un remède amer mais nécessaire”, a-t-il dit.

Aecio Neves, candidat malheureux à la présidentielle de 2014, qualifie la décision du Sénat ‘‘de signal positif’‘ et rêve déjà de la destitution totale de la présidente. Pour lui, le gouvernement que mettra en place sous peu le président intérimaire Michel Termer, ‘‘ne sera pas un gouvernement temporaire, mais il devra conclure le mandat de la présidente’‘.

Mais Michel Temer semble ne pas faire l’unanimité. De nombreux brésiliens ne veulent pas de sa présence et souhaitent des élections anticipées. Hypothèse peu crédible puisque non prévue par la Constitution brésilienne. Des analystes ne lui prédisent pas de jours heureux à la tête du pays. ‘‘Il va hériter en grande partie de l’insatisfaction des Brésiliens contre la politique traditionnelle qu’il incarne”, souligne Thiago Bottino, analyste à la Fondation Getulio Vargas.

Le remplaçant de Rousseff pourra cependant compter sur le soutien des milieux d’affaires et sur le camp des partisans de la destitution de la présidente brésilienne.

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