Tunisie : une marche pacifique pour l'emploi

Des dizaines de chômeurs ont parcouru 400 kilomètres à pied entre la ville de Gafsa dans le centre défavorisé du pays et la capitale Tunis, mardi.

Selon Ali Laslem, l’un des participants, cette manifestation pacifique qui a duré plus de huit jours, est une réponse à l’incapacité des autorités locales à faire face aux problèmes de chômage et de marginalisation des jeunes de plusieurs régions de l’intérieur du pays. Selon la même source, les jeunes de Gafsa souhaitent parler de vive voix aux autorités compétentes et réclamer un plan de développement spécifique. “Gafsa, avec son phosphate, a porté la Tunisie. Et les jeunes de Gafsa, où sont-ils ? Désoeuvrés, en prison, perdus”, a commenté mardi, Hedia Hamed, une femme de 38 ans qui a aussi participé à la marche.

Cette manifestation intervient alors que la Tunisie a connu en début d’année une vague de contestations sociales partie de Kasserine avant de s‘étendre à travers le pays. Il s’agit de fait, du plus important mouvement de protestation depuis la révolution de 2011.

Le soulèvement populaire d’il y a cinq ans avait lui-même été largement motivé par le chômage, la misère et l’exclusion sociale. En réaction au récent mouvement de contestation, le gouvernement a plaidé pour la patience.

Le Premier ministre Habib Essid a appelé à un “nouveau modèle de développement qui s’appuie sur la justice sociale”, reconnaissant l’existence de “beaucoup de disparités entre les régions”.

La région de Gafsa est stratégique pour la Tunisie en raison de ses mines de phosphate, mais reste parmi les plus pauvres.

“Quand il y aura une solution au problème du chômage, une solution concrète, nous rentrerons”, a poursuivi Mme Hamed, en se disant déterminée comme d’autres à poursuivre le mouvement.