Etats-Unis
Un éclair observé le 22 octobre 2017, lors d'un épisode orageux de grande envergure vient d'être reconnu, par l'Organisation météorologique mondiale, comme le plus long jamais enregistré. Un record mondial.
Une décharge électrique unique et continue qui s'est étendue sur 829 kilomètres à travers le centre des États-Unis, de l'est du Texas jusqu'aux environs de Kansas City, dans le Missouri.
Cet éclair est désormais reconnu par l'Organisation météorologique mondiale comme le plus long jamais enregistré.
Il s'est produit en 2017 au cours d'un épisode orageux vaste et complexe, mais son ampleur n'a été confirmée que maintenant.
Michael Peterson, chercheur principal à l'Institut de recherche Georgia Tech, explique : "Ce que nous avons découvert, c'est un nouvel éclair qui bat tous les records."
Connu sous le nom de mégaflash, ce type d'éclair se produit dans les systèmes circulaires de mésoéchelle : de très grands complexes orageux qui peuvent s'étendre sur des centaines de kilomètres et durer des heures.
Ces orages offrent les conditions idéales pour que les éclairs parcourent de longues distances horizontalement à travers les sommets des nuages.
Peterson poursuit : "Nous appelons ces éclairs, dont l'étendue horizontale est supérieure à 100 kilomètres, des "méga-éclairs", parce qu'ils sont beaucoup plus grands que les éclairs ordinaires. Ils ont beaucoup plus d'impact et sont potentiellement plus dangereux pour le grand public qu'un simple éclair".
Le précédent record, qui était de 768 km, a eu lieu entre le Mississippi et le Texas, toujours aux États-Unis. Le phénomène s’est produit le 29 avril 2020, il a été certifié en 2022.
Progrès techniques et avancées scientifiques
L'éclair a été suivi à l'aide de données satellitaires et terrestres, montrant exactement où et comment il s'est déplacé.
Les différentes parties de l'éclair portaient des charges électriques différentes, positives et négatives.
La découverte n'a été possible que grâce à une nouvelle analyse des données sur les éclairs recueillies par le satellite météorologique GOES 16 de la NOAA.
Bien que ce satellite ait déjà été lancé en 2017, ses pleines capacités étaient encore en cours de développement.
L'éclair est resté caché à la vue de tous jusqu'à ce que les outils logiciels s'améliorent suffisamment pour qu'on puisse le trouver.
Peterson explique : "Nous n'avons pas vu le flash en 2017 lorsqu'il s'est produit parce que si notre technologie, le matériel de nos capteurs, s'était améliorée à ce moment-là avec le lancement du satellite GOES 16, nous devions encore rattraper notre retard au niveau du logiciel (...) Ce flash n'a donc pas été détecté lors de notre première tentative de traitement des données, simplement parce qu'elles étaient trop volumineuses et trop compliquées à traiter. Plus récemment, en fait au cours de l'année écoulée, nous avons mis au point de nouvelles méthodes capables de traiter les éclairs, quelle que soit leur taille, quelle que soit l'échelle horizontale ou le nombre de produits de données ce qui a permis à ces éclairs d'être mis en évidence."
Cette avancée montre comment les nouveaux instruments de détection de la foudre ont révolutionné le travail des chercheurs.
Auparavant, les scientifiques s'appuyaient principalement sur des réseaux de cartographie de la foudre au sol.
Ceux-ci pouvaient capter les éclairs de manière très détaillée, mais seulement sur des zones limitées et uniquement si un orage passait dans leur rayon d'action.
Contrairement aux capteurs au sol, les satellites en orbite géostationnaire peuvent observer de vastes zones du globe en continu.
Cela signifie qu'un plus grand nombre d'éclairs peuvent être captés dans un plus grand nombre d'endroits, même ceux qui sont extrêmement rares.
Outre les satellites américains, de nouveaux instruments ont récemment été lancés par l'agence météorologique européenne EUMETSAT, avec la possibilité de capturer des mégaflashs au-dessus de l'Europe et de l'Afrique.
Selon Peterson, "c'est certainement le début d'une nouvelle ère de compréhension. Je pense que l'avenir verra une expansion de la couverture. Nous avons commencé avec le cartographe de foudre géostationnaire GLM en 2016, avec les données initiales qui sont arrivées et ont été opérationnelles en 2017. Mais UMETSTAT a récemment lancé son satellite Mediastat de troisième génération, qui dispose également d'un imageur de foudre géostationnaire appelé L.I., qui est comme l'imageur. Cela permet d'étendre la couverture de ce type d'instrument à l'Afrique et à l'Europe. Ces régions présentent des éclairs très intéressants, en particulier la mer Méditerranée".
Cet éclair record n'a pas causé de dégâts connus, mais il illustre l'ampleur et la complexité des tempêtes modernes, ainsi que les risques qu'elles peuvent représenter pour les personnes, les avions et les infrastructures.
Grâce à l'amélioration des outils de surveillance, les chercheurs s'attendent à trouver encore plus d'éclairs extrêmes dans les années à venir.
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