France
Après avoir assisté à la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC) qui s’est tenue à Nice, trois membres d’une délégation camerounaise engagés dans la protection du parc marin de Manyangé na Elombo Campo ont prolongé leur séjour en France pour suivre une formation intensive en plongée scientifique à Marseille.
Cette étape décisive leur permettra de mieux défendre la biodiversité marine dans leur pays.
Aristide Takoukam Kamla, président de l’Organisation de Conservation des Mammifères Marins d’Afrique (AMMCO), insiste sur l’urgence de leur mission : « On perd de notre biodiversité mais aussi les communautés locales risquent d’entrer dans une crise alimentaire, du fait que la ressource en poisson aurait aussi disparu. C’est aussi notre devoir en tant que société civile d’accompagner le gouvernement pour travailler à la protection des écosystèmes marins et côtiers. »
Sous la supervision des experts de la station Septentrion Environnement, les biologistes camerounais ont appris à recenser les espèces marines et à cartographier les fonds sous-marins. Ils deviennent ainsi les pionniers de la plongée scientifique au Cameroun, une discipline encore nouvelle dans leur pays.
Xavier Ndjamo, coordonnateur de l’association Tube Awu, se réjouit des résultats : « Nous sommes la première cuvée de plongeurs scientifiques formés au Cameroun. Nous avons entamé un projet de plongées scientifiques pour permettre l’exploration des milieux marins camerounais. »
De son côté, Karel Cyndi Ngnah, éducatrice environnementale à AMMCO, partage son expérience et son engagement innovant : « Je travaille en tant que responsable du programme d’éducation environnementale, avec les enfants et les communautés locales. Cette formation à Marseille m’a permis d’obtenir mon autonomie en plongée scientifique et de participer à des travaux de recherche sous-marine, notamment pour la cartographie et l’identification des sites importants de biodiversité au Cameroun. J’ai aussi mené un projet de réalité virtuelle qui permet de démystifier les océans et de sensibiliser les populations locales. Grâce à cette technologie, j’ai pu amener l’océan jusqu’à mon public, facilitant ainsi une meilleure compréhension et un lien plus fort avec l'environnement marin. »
La plongée scientifique exige un encadrement strict, notamment en matière de sécurité. Ces plongeurs camerounais ont également été formés aux techniques de sauvetage et d’évacuation d’urgence, compétences essentielles qu’ils devront désormais mettre en œuvre sur leur territoire.
Carla Di Santo, responsable plongée scientifique chez Septentrion Environnement, explique : « Ils ont pu échanger avec des partenaires au Gabon qui ont réussi à monter une station de plongée scientifique avec leur propre chaîne de secours. Nous sommes déjà bien avancés avec les Camerounais puisqu’ils disposent d’un médecin hyperbare et que la Marine nationale est potentiellement intéressée pour participer. Ici en France, ils ont vu en grandeur réelle ce qu’est une évacuation de secours. Nous avons approfondi tout le volet sécurité et évacuation sanitaire, des volets que nous mettrons en place à Ebodjé, au Cameroun. »
Sur la scène internationale, le Cameroun affirme son engagement pour la protection des océans. Son premier parc marin dans le golfe de Guinée bénéficiera bientôt d’une surveillance locale renforcée. Grâce au projet REPAMAC, ces plongeurs sentinelles veilleront sur cet écosystème unique, traduisant ainsi les promesses diplomatiques en actions concrètes, fondées sur la science, la formation et l’implication communautaire.
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