France
En ouverture de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), Emmanuel Macron a fait de la ratification rapide du Traité sur la haute mer l’un des axes centraux de son discours.
Le président français appelle les États à transformer les engagements diplomatiques en protections concrètes pour les écosystèmes marins situés au-delà des juridictions nationales.
« Ce traité sera bien mis en œuvre », a-t-il martelé devant les représentants de plus de 120 pays réunis à Nice. Ce texte, juridiquement contraignant, vise à encadrer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité en haute mer, un espace représentant près de 60 % des océans, encore largement dépourvu de règles contraignantes.
Un accord inédit, en attente d’entrée en vigueur
Adopté en 2023 après près de deux décennies de négociations, le Traité sur la haute mer — ou Accord BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) — prévoit notamment la création d’aires marines protégées en haute mer, des évaluations d’impact environnemental pour les activités humaines, ainsi qu’un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines.
Mais pour entrer en vigueur, l’accord doit être ratifié par au moins 60 États. À ce jour, seuls une cinquantaine de pays ont franchi ce cap. La France, qui a déposé son instrument de ratification en février dernier, pousse pour que le seuil soit atteint avant la fin de l’année.
« Nous avons le devoir de nous mobiliser parce que la science est claire et que les faits sont là», a insisté Emmanuel Macron.
Une dynamique à concrétiser
En accueillant cette conférence internationale, la France cherche à donner une impulsion décisive. Plusieurs pays, notamment en Amérique latine et en Afrique, ont récemment annoncé leur intention de ratifier. La présidence française espère transformer cet élan en majorité qualifiée d’ici la fin 2025, afin de rendre le traité effectif et juridiquement applicable.
Dans le même esprit, Emmanuel Macron a présenté un plan national pour la protection des fonds marins français, incluant la cartographie des zones les plus sensibles — herbiers marins, canyons sous-marins — qui seront désormais classées en zones de protection forte. Certaines activités comme le chalutage de fond et l’exploitation minière y seront interdites ou strictement encadrées.
L’absence des États-Unis, l’urgence du multilatéralisme
L’absence de délégation américaine à Nice, conséquence du retrait des États-Unis de plusieurs engagements climatiques sous l’ère Trump, a souligné les fractures géopolitiques persistantes. Pourtant, face aux défis globaux que représentent le réchauffement climatique, la pollution plastique ou la surexploitation des ressources marines, la coopération internationale demeure indispensable.
La conférence de Nice, qui se tient jusqu’au 13 juin, doit aboutir à une série de recommandations et d’engagements, qui seront portés à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en juillet.
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