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Le dandysme noir célébré au Met : entre héritage, style et affirmation de soi

This combination photo shows Colman Domingo at The Metropolitan Museum of Art's Costume Institute benefit gala on May 5, 2025, in New York.   -  
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AP

Etats-Unis

Aux États-Unis, le Met Gala a donné le coup d’envoi de l’exposition Superfine: Tailoring Black Style, première exposition du Costume Institute entièrement consacrée aux créateurs noirs.

Si elle explore le dandysme à travers les codes du luxe, cette élégance dépasse les podiums et les griffes : elle s’incarne au quotidien, dans la vie de la communauté afro-américaine.

À l’occasion de cet événement, trois figures du style masculin noir — l’historien Michael Henry Adams, le consultant en style Michael Andrew et le designer Guy Wood — témoignent pour décrypter les multiples facettes du dandysme contemporain.

« L’idée du dandy est omniprésente dans la communauté noire », explique Michael Henry Adams, photographié pour le catalogue de l’exposition. « Même s’ils ne connaissaient pas forcément le terme, ils reconnaissent parfaitement cette figure : un oncle, un voisin, un ami. Les dandys sont là, autour d’eux. »

Consultant en style basé à Atlanta, Michael Andrew défend une vision du dandysme loin des clichés d’excentricité. « Pour moi, le dandysme est l’expression la plus aboutie du goût personnel, mêlée à l’affirmation de soi », confie-t-il. Pour lui, il s’agit d’un acte intentionnel, empreint de dignité.

« Nous avons la possibilité d’être des dandys chaque jour, et j’inviterais – ou mettrais au défi – chacun d’entre nous, en particulier les personnes noires, à se souvenir de notre histoire. À une époque, nous enfilions nos habits du dimanche, non pas par volonté de se révolter, mais pour nous présenter sous notre meilleur jour. »

Car derrière l’élégance, il y a souvent de la débrouillardise. C’est ce que rappelle Guy Wood, co-propriétaire de la boutique Harlem Haberdashery à New York. Pour lui, la véritable élégance ne dépend pas d’un compte en banque, mais d’un regard.

« Il faut composer avec ce que l’on a. Peu importe que vous soyez habillé de la tête aux pieds en Gucci ou en Versace – c’est une solution de facilité. Cela prouve seulement que vous avez de l’argent. Mais le véritable dandy, c’est celui qui entre dans une boutique avec 200 dollars et qui en ressort avec une tenue stylée. »

Superfine: Tailoring Black Style, visible au Metropolitan Museum of Art jusqu’en octobre, retrace l’évolution du style masculin noir à travers des créateurs emblématiques et des pièces soigneusement sélectionnées. L’exposition explore une culture du vêtement empreinte d’inventivité, de singularité et de transmission, où l’élégance devient une manière d’exister au monde.

Les visiteurs pourront ainsi être initiés aux codes du dandysme noir en découvrant des silhouettes emblématiques, des pièces originales et le savoir-faire de créateurs qui façonnent, hier comme aujourd’hui, une élégance profondément enracinée dans l’histoire et l’identité noires.

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