République démocratique du Congo
Le temps semble s’être arrêté dans ce centre culturel de Goma, en République démocratique du Congo. Il est fermé depuis que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de la capitale du Nord-Kivu.
Les pianos et des claviers électroniques reposent sous des housses de protection. Alors que Des dizaines de guitares sont suspendues silencieusement au mur. Alors qu' au moins 600 jeunes y sont inscrits à des cours de musique et que 1 500 artistes y passent chaque année pour participer à des concerts ou à d'autres spectacles.
Mais ca, c'était avant la crise sécuritaire qui a plombé toute la scène artistique de Goma.
"Nous avons peur de voir la culture disparaître si la situation ne s'améliore pas. D'abord, il n'y a pas d'argent pour faire fonctionner les choses. Il y a la peur. Avant, à Goma, tous les soirs, dans tous les bars, il y avait un concert. Aujourd'hui, il n'y en a plus.’’ , raconte Augustin Mosange, directeur du Centre Culturel de Goma
Les artistes de la ville tentent de s’accrocher. Pas facilement cependant de tenir quand l’artère qui alimente l’estomac est coupée.
"Nous gagnons notre vie grâce à ces spectacles. Il y a beaucoup d'artistes qui ne gagnent leur vie que parce qu'ils sont sur scène. Et malheureusement, l'estomac ne peut pas faire de pause. Il faut manger, il faut vivre." , explique Jenny Paria, artiste
La culture fait donc les frais de la guerre qui sévit dans l’Est de la RDC. Alors même qu’elle peut jouer sa partition dans la quête de la stabilité.
"La culture fait partie de nous. Parce que l'art est aussi une thérapie. Les gens en ont besoin, ils ont besoin d'écouter de la bonne musique, ils ont besoin de voir leurs artistes sur scène. Je continue à penser que la culture, à un moment donné, contribue même à la solution dans la recherche de la paix.", souligne Jenny Paria.
Dans les rues de Goma, où certains aspects de la vie quotidienne semblent se poursuivre normalement, le sevrage culturel passe mal.
"C'est une grande honte de voir cette situation perdurer. Nous ne trouvons plus le moyen d'assister aux spectacles des artistes. Avant, nous pouvions aller au centre culturel et écouter de la musique, et cela nous aidait à déstresser." , tempête Serge Wahemukire, habitant de Goma.
Pour l’heure les portes de cet univers culturel restées fermées.
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