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Maroc : un an après le séisme, le Haut Atlas entre espoir et résilience

Vue d'une épave causée par le tremblement de terre de 2023 dans le village d'Imi N'tala, à l'extérieur de Marrakech, au Maroc, le 4 septembre 2024   -  
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Séisme au Maroc

Un an après le tremblement de terre catastrophique qui a frappé le Maroc, les communautés montagnardes de la région d'Al Haouz continuent de reconstruire leurs vies et leurs maisons.

Le séisme, d'une magnitude de 6,8, a eu lieu le 8 septembre 2023 et est le plus puissant à avoir touché le pays d'Afrique du Nord depuis 120 ans. Il a causé la perte tragique de près de 3 000 vies et a endommagé des milliers de structures dans les montagnes du Haut Atlas.

À Amizmiz, l'une des plus grandes villes de la région, les dégâts sont encore largement visibles. De nombreux bâtiments, qui avaient déjà été gravement endommagés, restent en ruine. Bien que des signes de progrès soient perceptibles, comme la reconstruction de certaines maisons et l'émergence de nouvelles structures, le processus reste laborieux. Les résidents doivent naviguer dans un labyrinthe bureaucratique pour accéder aux fonds nécessaires à la reconstruction de leurs habitations.

Les autorités ont accordé des aides variant de 8 000 à 16 000 euros par ménage, versées en plusieurs tranches, pour aider à la reconstruction.

Abderrahim Alachoun, plombier d'Amizmiz, témoigne : « J'ai reçu les premières tranches d'aide, soit 4 000 dollars, pour reconstruire ma maison. Nous attendons la troisième tranche pour terminer les travaux. Bien que le processus soit lent, nous sommes optimistes quant à l'avancement des travaux. »

Imi N'Tala : un Avenir Incertain

Le village d'Imi N'Tala a subi des destructions encore plus sévères. En raison des risques importants d'éboulements, les autorités ont décidé de ne pas reconstruire les maisons sur place. Des maisons mobiles en tôle ont été proposées comme solution temporaire, mais de nombreux habitants préfèrent rester sur leurs terres, même s'ils vivent dans des conditions précaires. Mohammed Soumer, résident d'Imi N'Tala, explique : « Les habitants souhaitent rester ici car leurs terres agricoles sont essentielles pour leur survie. Abandonner cet endroit reviendrait à renoncer à leur source de subsistance. »

Tinmel, célèbre pour sa mosquée historique en cours de rénovation au moment du séisme, est un autre exemple des défis rencontrés. Bien que la mosquée ait été partiellement détruite, les travaux de restauration ont repris. Les habitants de Tinmel, en dépit des défis, choisissent d'utiliser des techniques de construction modernes pour garantir la durabilité de leurs maisons. Mohammed Ait Saleh, résident, déclare : « Nous reconstruisons notre maison en utilisant des matériaux robustes et en appliquant des méthodes modernes. J'ai reçu 250 dollars par mois pour aider à la reconstruction. »

Le gouvernement marocain a rapporté que près de 1 000 familles ont achevé la reconstruction ou la réparation de leurs maisons, et que 55 142 permis de reconstruction ont été délivrés. De plus, 2 500 dirhams sont versés mensuellement à 63 862 familles.

Cependant, de nombreux résidents continuent de chercher des financements supplémentaires pour compléter leur reconstruction ou vivent encore dans des logements temporaires en attendant la fin des procédures nécessaires.

Le chemin vers la normalité reste long pour ces communautés, mais l'espoir persiste. Lehcen Moujjane, tailleur à Amizmiz, exprime un optimisme prudent : « Si les gens reviennent, réparent et reconstruisent leurs maisons, nous pourrons envisager un avenir meilleur. »

Le séisme de l'année dernière a non seulement causé des dommages considérables mais a aussi déplacé environ 500 000 personnes et endommagé ou détruit près de 60 000 maisons.