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Mexique : Carlos Guadalupe Hernández melange rap et langue triqui

L'artiste mexicain Guadalupe, portant un « gabán » noir et rouge, un vêtement originaire du peuple triqui de l'ouest d'Oaxaca, au Zocalo de Mexico, le mardi 6 août 2024   -  
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Mariana Martinez Barba/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

Mexique

Lors d'une célébration en l'honneur des peuples autochtones, organisée début août au cœur de Mexico, un jeune artiste, Carlos Guadalupe Hernández, a magistralement mêlé des vers en espagnol à des rimes en triqui, sa langue maternelle.

« Je suis un jeune homme de la communauté Triqui et je souhaite la représenter au mieux avec ses fêtes et ses traditions, et surtout la faire connaître sur différentes scènes pour que le public découvre qui nous sommes et comment vit notre communauté », explique Carlos Guadalupe Hernández, rappeur indigène triqui.

Le peuple triqui, fort d'environ 20 000 membres, est marqué par des conflits politiques et sociaux qui perdurent depuis plus de 80 ans. La région est également le théâtre d'activités illicites, telles que le trafic d'armes, de drogue et l'exploitation forestière illégale.

« Lorsque l'on fait des recherches sur la communauté triqui sur Internet, on trouve beaucoup d'informations sur ce que l'on sait généralement de nous et sur les problèmes que nous rencontrons. Mais je préfère parler de ce qui se passe au sein de ma communauté : les fêtes, l'artisanat, les enfants, tous ceux qui ont réussi à s'en sortir», précise Guadalupe, soulignant son désir de mettre en lumière les aspects positifs de sa culture.

L'État d'Oaxaca, riche en diversité linguistique avec une douzaine de langues indigènes, possède une scène musicale dynamique. Parmi les pairs de Carlos Guadalupe Hernández , on trouve des rappeurs qui s'expriment fièrement en mixtèque, zapotèque ou cuicatèque.

Cependant, cette culture est aussi affectée par la violence; le mois dernier, le parolier Rosty Bazendu, fervent défenseur de la langue zapotèque, a été assassiné.

« Parce qu'en fin de compte, on dit que si une langue est perdue, une vie est perdue, un nouveau monde est perdu, il disparaît. Et lorsque nous essaierons de la faire revivre, il sera trop tard », avertit Guadalupe, rappelant l'urgence de préserver les langues indigènes.

Depuis 2013, Guadalupe explore le rap, inspiré par la scène locale, avec la détermination d'un militant désireux de préserver et transmettre sa culture. Sa dernière chanson, dédiée aux habitants de Santiago, commence par des arrangements enjoués puisés dans la musique traditionnelle de Oaxaca, la banda.

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