Algérie
S'adressant à la chaîne d'information algérienne El Bilad mercredi, lors de sa première interview depuis qu'elle a remporté la médaille d'or dans la catégorie des 66 kilogrammes féminins, Imane Khelif a abordé les nombreuses critiques et fausses affirmations concernant son sexe.
Elle a partagé la profonde détresse que cette situation lui a causée, en expliquant :
"Ça m'a beaucoup affectée, ça m'a fait beaucoup de mal. Je ne saurais vous décrire la peur que j'ai eue. J'avais peur de dire : pourquoi cet acharnement sur Imane Khelif ? Pourquoi y a-t-il eu un tel tollé dans le monde entier ? J'avais peur, mais grâce à Dieu, j'ai pu surmonter cette étape. Merci aux psychiatres qui m'ont aidée à surmonter cette étape. Et que dire de cette étape ? Que cela ne suffisait pas. C'était une étape très difficile, je ne m'y attendais pas. Le scénario était très effrayant. Dieu merci, tout le peuple algérien et le monde arabe ont connu Imane Khelif avec sa féminité, son courage, sa volonté".
Après l’abandon de son adversaire au premier tour, l’Italienne Angela Carini, dès la première minute de leur combat, la boxeuse algérienne a été victime sur les réseaux sociaux d’une campagne de haine et de désinformation, empreinte de racisme, la présentant comme un « homme combattant des femmes ».
A chaque nouvelle victoire aux jeux de Paris, des politiciens comme Giorgia Meloni, ou Donald Trump, ont dénigré la boxeuse algérienne.
Lors de l'interview, Khelif a expliqué qu'elle ne souhaitait pas mélanger politique et sport, mais que certaines personnalités publiques avaient été injustes envers elle. Elle a exprimé son indignation : "Honnêtement, je n'aime pas mélanger la politique et le sport, c'est pourtant ce qu'ils ont fait. Le sport et la politique sont deux choses distinctes, ces personnalités ont été injustes envers moi. Ils n'ont pas le droit de dire que je suis transgenre. C'est une grande insulte à ma famille, à l'honneur de ma famille, à l'honneur de l'Algérie, aux femmes d'Algérie et surtout au monde arabe. Le monde entier sait que je suis une fille musulmane. Si quelqu'un s'excuse auprès de moi, j'accepterai certainement ses excuses. Mais à ceux qui ne s'excusent pas, j'envoie un message : Je suis une femme, et je resterai une femme, et mon honneur passe avant tout."
Bien que le Comité international olympique (CIO) ait pris sa défense en dénonçant ceux qui colportaient de fausses informations, la controverse a perduré. La semaine dernière, l'avocat de Khelif, Nabil Boudi, a déposé une plainte auprès de l'unité spéciale du bureau du procureur de Paris, qui lutte contre les discours de haine en ligne. Une enquête a été ouverte. M. Boudi a déclaré que la boxeuse avait été la cible d'une "campagne misogyne, raciste et sexiste" durant les Jeux.
Des accusations de "cyberharcèlement fondé sur le sexe, d'insultes publiques fondées sur le sexe, d'incitation publique à la discrimination et d'insultes publiques fondées sur l'origine" sont envisagées. La plainte a été déposée contre X, une formulation courante en droit français permettant aux enquêteurs de déterminer l'auteur ou l'organisation potentiellement coupables.
Le parquet de Paris n'a pas encore désigné de suspects particuliers.
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