Haïti
Un juge haïtien a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de plus de 30 hauts fonctionnaires accusés de corruption gouvernementale, dont de nombreux anciens présidents et Premiers ministres.
Les mandats, émis vendredi et divulgués sur les médias sociaux au cours du week-end, accusent les fonctionnaires de détournement de fonds ou d'équipements liés au Centre national d'équipement d'Haïti. Ce centre est chargé d'utiliser des machines lourdes pour des tâches telles que la construction de routes ou le déblaiement des décombres, en particulier après les tremblements de terre.
Parmi les personnes citées figurent les anciens présidents Michel Martelly et Jocelerme Privert, ainsi que les anciens Premiers ministres Laurent Lamothe, Jean-Michel Lapin, Evans Paul et Jean-Henry Céant.
Personne n'a été arrêté dans cette affaire. Aucun autre détail sur l'enquête n'était disponible dans l'immédiat.
Le juge Al Duniel Dimanche a demandé à ce que les personnes accusées le rencontrent pour être interrogées pendant que l'enquête se poursuit. Le juge n'a pas pu être joint dans l'immédiat pour un commentaire.
Il est courant que des fonctionnaires haïtiens accusés dans une affaire pénale ou civile ignorent les mandats d'arrêt ou les demandes d'interrogatoire et n'encourent aucune sanction, car ils accusent les juges de persécution politique. Il est également rare qu'un haut fonctionnaire haïtien soit accusé de corruption, et encore moins qu'il soit jugé.
Le journal local Le Nouvelliste a obtenu une copie d'une déclaration de M. Lapin dans laquelle il affirme qu'il n'a jamais été officiellement notifié du mandat d'arrêt. Il a également déclaré qu'à aucun moment au cours de ses 32 ans de carrière politique, il n'a été impliqué dans le Centre national de l'équipement.
"Je n'ai jamais non plus réquisitionné ou demandé l'utilisation d'un quelconque équipement de cette institution pour mes besoins personnels ou ceux de mes proches", a-t-il déclaré.
M. Privert a publié une déclaration accusant le juge d'avoir agi de manière malveillante et irréfléchie. Il a également affirmé que le tribunal de première instance de la capitale Port-au-Prince "n'est pas compétent pour connaître des actes posés par les présidents, les premiers ministres et les ministres dans l'exercice de leurs fonctions".
L'ancien Premier ministre Claude Joseph, qui n'est pas cité dans le mandat d'arrêt, a déclaré qu'il avait rencontré le juge lundi au cas où il pourrait contribuer à l'affaire.
"Personne, quelle que soit sa position dans l'État, n'est au-dessus de la loi", a-t-il écrit sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, avant la rencontre. "Si un juge décide d'abuser de sa fonction en abusant de la justice, c'est son affaire. Je ne mépriserai pas la justice de mon pays. Je serai présent".
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