Tchad
L'opposant tchadien rentré d'exil au début du mois de novembre a été autorisé à animer un meeting dimanche à N'Djamena.
Devant une foule de partisans, Succès Masra a prôné la réconciliation avec le pouvoir à un mois d'un référendum constitutionnel. Celui qui avait été contraint à l'exil après la sanglante répression d'octobre 2022 semble avoir tourné la page du bras de fer avec les militaires : sachez que nous sommes sortis, pour la justice et pour l'égalité, pour porter votre voix et nous sommes rentrés aujourd'hui avec cette même conviction et cette même détermination pour nous battre afin que la justice et l'égalité deviennent la réalité dans ce pays qui est le nôtre.
Le président du parti les Transformateurs avait appelé des milliers de jeunes gens dans les rues le 20 octobre 2022 contre la prolongation de la Transition. Des manifestants pour la quasi-totalité des jeunes ont été tués par balle et d'autres emprisonnés ou disparus.
Dimanche, c'est à l'apaisement et à ne pas réclamer vengeance que Succès Masra a appelé ses partisans, estimant que la réconciliation n'est pas une capitulation. Le président du parti les Transformateurs, essaie déjà de se positionner dans la perspective d'élections en 2024 : à partir d'aujourd'hui, nos portes sont ouvertes, nos cœurs sont ouverts, je voudrais que vous ouvriez les vôtres aussi pour poursuivre dans le dialogue de sorte que cette transition qui a pris son décollage en avril 2021, qui a connu une zone de turbulence extrême en 2022, notamment le 20 octobre puisse atterrir en 2024 à l'aéroport de la démocratie où, pour la première fois, les Tchadiens choisiront de manière inclusive et librement leur dirigeant.
Depuis son retour au Tchad, le reste de l'opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un accord de dupes et fustige un ralliement de Succès Masra aux militaires qui se sont emparés du pouvoir à la mort du président Déby. Ils promettaient aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d'une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.
L'opposition appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l'amnistie comme le moyen "soustraire à la poursuite les criminels (...) qui ont tués en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022", a résumé pour l'AFP Max Kemkoye, président de l'Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Parmi les clauses de cet accord dit de réconciliation qui a permis à l'opposant de rentrer dans son pays, l'amnistie de tous les auteurs des crimes commis en octobres 2022. Selon des ONG locales, au moins 300 personnes ont été tuées.
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