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L'Ouganda traque les ADF après le meurtre de 2 touristes

Un soldat des Forces de défense du peuple ougandais à l'intérieur de la base des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) à Semuliki, le 10 décembre 2021   -  
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SEBASTIEN KITSA MUSAYI/AFP or licensors

Ouganda

Les autorités ougandaises traquaient mercredi les auteurs du meurtre la veille de deux touristes, un couple en lune de miel, et de leur guide dans le célèbre parc Queen Elizabeth, dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Selon l'agence en charge des parcs nationaux (UWA), les touristes étaient des ressortissants britannique et sud-africain et leur guide un Ougandais.

"Il s'agit d'un acte lâche de la part de terroristes qui s'en prennent à des civils innocents et tragique pour le couple nouvellement marié, en visite en Ouganda pour leur lune de miel", a écrit le président Yoweri Museveni dans un message posté sur X (ex-Twitter).

L'attaque a été menée vers 18H00 locales (15H00 GMT) dans la partie nord du parc "par un petit groupe de terroristes" qui "paieront de leur misérable vie", a ajouté le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1986 dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Le porte-parole de l'armée, Felix Kulayigye, a affirmé dans un communiqué qu'une force mêlant armée, police et UWA "a déployé toutes les ressources (...) pour poursuivre ces terroristes et veillera à ce qu'ils répondent de leurs actes odieux".

"Trois touristes chrétiens"

L'EI a revendiqué cette attaque dans un communiqué publié mercredi, affirmant que les assaillants avaient tué "trois touristes chrétiens (...) dont un Britannique" à l'aide de mitrailleuses.

La police ougandaise l'avait auparavant attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF), une milice implantée dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ayant fait allégeance à l'Etat islamique. Elle est accusée d'avoir massacré ces dernières années des milliers de civils en RDC et de mener des attaques jihadistes sur le sol ougandais.

Soulignant que "les assaillants sont toujours en fuite", le Royaume-Uni a déconseillé à ses ressortissants "tout voyage, sauf essentiel, dans ce parc" du sud-ouest du pays, frontalier de la RDC.

"Si vous êtes en mesure de le faire en toute sécurité, vous devriez envisager de quitter la zone", a ajouté le gouvernement britannique.

La France a également appelé ses ressortissants à être "prudents" et à "suivre les instructions des autorités locales", dans un message sur X.

Un responsable sud-africain a déclaré que les autorités consulaires étaient en contact avec la famille du ressortissant sud-africain tué dans l'attentat.

"Nous aimerions également nous joindre à la communauté internationale pour condamner cet attentat terroriste. Le terrorisme, sous quelque forme que ce soit, n'a pas sa place dans notre société", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela.

Cette attaque est intervenue deux jours après l'annonce par le président ougandais que les forces de sécurité avaient déjoué dimanche des attentats à la bombe planifiés par des membres des ADF et visant des églises à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Kampala.

M. Museveni avait alors affirmé que l'armée ougandaise avait mené la veille des frappes aériennes contre des positions ADF en RDC et prévenu que le groupe pourrait "tenter de commettre des actes terroristes aléatoires" en Ouganda à la suite de ces raids.

L'Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin aux attaques du groupe.

En juin, 42 personnes, dont 37 élèves, ont été tuées dans un lycée de l'ouest ougandais lors d'une attaque qui leur a été attribuée.

"Incident isolé"

A l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche dans l'est de la RDC dans les années 1990. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l'EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais).

Felix Kulayigye a assuré "l'industrie du tourisme qu'il s'agit d'un incident isolé" et que "l'Ouganda est sûr".

En 2019, un touriste américain et son guide avaient été kidnappés par quatre hommes armés alors qu'ils circulaient dans le parc Queen Elizabeth. Les deux hommes avaient été retrouvés indemnes après le paiement d'une rançon.

L'UWA a annoncé que le parc resterait ouvert mardi.

L'un des plus célèbres d'Ouganda, le parc Queen Elizabeth est réputé pour ses safaris où l'on peut notamment observer des lions grimpant aux arbres, une rareté.

Secteur essentiel de l'économie ougandaise, le tourisme a contribué à près de 10% du PIB en 2022, selon des chiffres officiels.

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