Gabon
Faire des kilomètres de route pour accéder à une borne-fontaine dans l’espoir d’y remplir quelques bidons, c’est le quotidien de nombreux Gabonais. Le Gabon ne manque pourtant pas de ressources hydriques, avec un potentiel de 170 milliards de m3 d’eau par an. En revanche, le pays manque cruellement d’infrastructures pour traiter l’eau et la distribuer.
Comme beaucoup d'habitants de Libreville, Armel Kassa est dans l'incompréhension : "Il n'y a pas de raison que dans un pays comme le Gabon, où il y a de l'eau, on manque d'eau au niveau du robinet. Il y a un vrai problème. La société d'eau et d'énergie du Gabon ne prend pas - comment dirais-je ? -ne prend pas vraiment cette préoccupation à cœur", se désole-t-il.
Les gabonais qui ne peuvent pas parcourir de longues distances, ou acheter de l'eau minérale, doivent se résoudre à puiser de l'eau non traitée dans des puits creusés à même le sol. Dourien Doudouma, est conscient des risques encourus, en venant se servir ici : "C'est très dangereux pour la santé parce qu'il y a des microbes qui s'accumulent. On n'a pas le choix parce qu'on a des enfants; et il y a des gens dans des familles pauvres qui n'ont pas les moyens d'acheter de l'eau minérale. Alors, comme il y a un puits ici, à Mafobi (ndlr : nom d'un quartier de Bellevue 2, centre de Libreville), alors les gens viennent puiser de l'eau pour se laver s'ils n'ont pas d'autre choix".
A 58 ans, Geneviève Boussougou, organise son quotidien autour des horaires d’approvisionnement en eau. La seule fontaine publique de son quartier, n'est ouverte que quelques heures par semaine, la plupart du temps au milieu de la nuit.
"Dans mon foyer, c'est compliqué. L'eau n'arrive que deux fois par semaine et seulement le week-end. Et à quelle heure ! 1 heure, 2 heures. Au maximum, à 3 heures. Et il faut réveiller les enfants parce qu'on ne peut pas sortir seule à une certaine heure, à cause de l'insécurité. Il faut sortir tous les enfants de la maison. Allez avec les brouettes, les brouettes qui sont dehors, à la fontaine!", raconte-t-elle, lassée.
L’approvisionnement en eau pose une question de santé publique urgente. D’autant plus que la situation a pris un tournant plus dramatique durant la crise sanitaire. Une priorité fixée par le nouveau gouvernement de transition du général Oligui Nguema.
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