Côte d'Ivoire
Le parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a fait son entrée au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), selon un décret présidentiel, un pas supplémentaire vers l'apaisement du climat politique en Côte d'Ivoire avant des élections locales prévues en fin d'année.
Dans ce décret, daté du 15 février mais rendu public mercredi, le président Alassane Ouattara a nommé au sein de la CEI le vice-président du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), Demba Traoré.
Le PPA-CI a été lancé par M. Gbagbo en octobre 2021, quelques mois après son retour en Côte d'Ivoire après son acquittement par la justice internationale qui l'avait jugé pour crimes contre l'humanité dans la sanglante crise post-électorale de 2010.
Sa participation au sein de la CEI faisait partie des sujets du dialogue politique qui s'est tenu début 2022 afin de renforcer "la culture démocratique" dans le pays.
Outre la nomination de Demba Traoré, la CEI enregistre l'arrivée d'un autre nouveau membre, Dan Jules Démonsthène, proposé par le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
Elle compte donc désormais 18 membres : un représentant du président de la République, un du ministre de l'Intérieur, six de la société civile, neuf des partis politiques, dont cinq de l’opposition, et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature.
"Nous acceptons cette entrée (de Demba Traoré au sein de la CEI) qui était attendue depuis la fin du dialogue politique il y a un an", a réagi auprès de l'AFP le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan qui estime toutefois que la commission électorale reste encore déséquilibrée en faveur du pouvoir. "Cet organe doit être totalement réformé et quitter son caractère partisan", a-t-il ajouté.
La CEI est chargée notamment d'établir et réviser la liste électorale, organiser les élections et veiller à la stricte application du code électoral. Les prochains scrutins en Côte d'Ivoire, les élections municipales et régionales, sont prévus pour octobre et novembre 2023. La présidentielle doit quant à elle avoir lieu en 2025.
Depuis la présidentielle de 2020, où des violences avaient fait 85 morts et 500 blessés, plusieurs signes d'apaisement politique sont perceptibles en Côte d'Ivoire.
Des législatives se sont tenues dans le calme en mars 2021, et les opposants Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont faire leur retour dans le pays, après leur acquittement par la justice internationale.
M. Gbagbo, condamné à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire pour le "braquage" de la Banque centrale ouest-africaine (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010-2011, a également été gracié par le président Alassane Ouattara en août dernier. Il a également perçu début janvier les arriérés de sa rente viagère qui lui étaient dus en tant qu'ancien chef de l'Etat.
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