Egypte
Le gouvernement égyptien a augmenté les prix du carburant de près de 3 % vendredi, alors que les pressions inflationnistes mondiales s'intensifient à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine.
Cette mesure devrait aggraver les pressions économiques sur la classe moyenne du pays, durement touchée ces dernières années par les mesures d'austérité imposées par l'ambitieux programme de restructuration économique du gouvernement.
Les nouveaux prix ont été annoncés sur la page Facebook du gouvernement et sont entrés en vigueur vendredi matin. Le prix de l'essence à l'octane 95 est passé de 9,5 à 9,75 livres égyptiennes (0,53 dollar) par litre. Pendant ce temps, le coût de l'octane 92 est passé de 8,5 à 8,75,, et les octanes 80 sont passés de 7,25 à 7,5.
Le gouvernement a laissé inchangés les prix du diesel, qui est le principal carburant utilisé pour le transport de marchandises et les navetteurs. La hausse des prix des carburants devrait refléter le taux d'inflation, qui a déjà bondi de 10 % en février à 12 % en mars, selon le bureau national des statistiques.
Le mois dernier, la Banque centrale d'Égypte a relevé son taux d'intérêt directeur pour la première fois depuis 2017 afin de contenir l'inflation galopante. Le mouvement a vu la livre égyptienne glisser, s'échangeant à plus de 18 pour un dollar, contre une moyenne de 15,6 livres pour un dollar.
La guerre en Ukraine a ébranlé l'économie mondiale et menacé les approvisionnements alimentaires et les moyens de subsistance des populations à travers le monde. Le mois dernier, le pétrole brut Brent a atteint un niveau record de 140 dollars le baril avant de redescendre dernièrement à près de 112 dollars.
Comme de nombreux marchés émergents, l'Égypte a également connu des sorties de capitaux à la suite de la guerre, ce qui a ramené les réserves étrangères nettes du pays à 37,082 milliards de dollars à la fin du mois de mars, contre 40,99 milliards de dollars en février.
Dans le but de stabiliser l'économie égyptienne, l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis ont promis un total de 22 milliards de dollars sous forme de dépôts et d'investissements directs. Le pays le plus peuplé du monde arabe a également sollicité l'aide du Fonds monétaire international, bien que l'on ne sache toujours pas si un nouveau prêt a été demandé.
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