Egypte
La Banque centrale d'Égypte a relevé lundi son taux d'intérêt directeur pour la première fois depuis 2017, invoquant les pressions inflationnistes déclenchées par la pandémie de coronavirus et la guerre de la Russie en Ukraine, qui a fait grimper les prix du pétrole à de nouveaux records.
Ce mouvement a vu la livre égyptienne glisser, s'échangeant à plus de 18 pour un dollar à la mi-journée - contre une moyenne de 15,6 livres pour 1 dollar - après la décision de la banque. Cette décision risque de peser lourdement sur les Égyptiens pauvres et de la classe moyenne.
La guerre en Ukraine a ébranlé l'économie mondiale et menacé l'approvisionnement en nourriture et les moyens de subsistance des populations du monde entier. Le prix du Brent, qui sert de base aux échanges internationaux de pétrole, a dépassé les 112 dollars le baril lundi, après avoir presque atteint un pic de 140 dollars au début du mois.
Taux d'intérêt
La Banque centrale d'Égypte a augmenté le taux d'intérêt directeur de 1 %, à 9,75 %. Avec ces augmentations, les taux de dépôt et de prêt au jour le jour s'établissent respectivement à 9,25 % et 10,25 %, a indiqué la banque. Ces augmentations font suite à une réunion imprévue du comité de politique monétaire de la banque, qui devait se réunir jeudi.
James Swanston, économiste au sein du cabinet de recherche Capital Economics, soutient que les augmentations des taux d'intérêt et la dévaluation de la livre égyptienne "pourraient être des précurseurs" de l'obtention d'un nouveau programme de financement du Fonds monétaire international (FMI), que Le Caire chercherait à obtenir. "Une nouvelle aide financière du FMI contribuerait certainement à rassurer les investisseurs sur l'engagement de l'Égypte à mener une politique macroéconomique orthodoxe".
Huile de tournesol
La Russie et l'Ukraine représentent ensemble près d'un tiers des exportations mondiales de blé et d'orge. L'Ukraine est également un important fournisseur de maïs et le leader mondial de l'huile de tournesol, utilisée dans l'industrie alimentaire. Les deux pays sont également une source importante de visiteurs pour l'Égypte, où le tourisme est une source principale de devises étrangères.
L'agence de notation Fitch a déclaré la semaine dernière que la guerre en Ukraine aggraverait les difficultés économiques de l'Égypte, notamment "la réduction des flux touristiques, la hausse des prix des denrées alimentaires et les difficultés de financement accrues."
Importation de blé
L'Égypte est le premier importateur mondial de blé, principalement en provenance de Russie et d'Ukraine. Entre-temps, le taux d'inflation annuel de l'Égypte a augmenté pour atteindre 10 % en février, contre 8 % le mois précédent, selon le bureau des statistiques de l'État.
Les boulangeries privées ont augmenté jusqu'à 50 % le prix du pain produit à partir de blé, qui constitue une source de revenus pour la plupart des Égyptiens. Une miche de pain coûte 1,5 livre égyptienne (9,5 cents), contre 1 livre (6,3 cents) auparavant. Les boulangeries d'État vendent toujours 20 morceaux de pain subventionné pour 1 livre égyptienne.
Prix du pain
Le gouvernement, pour éviter l'emballement des prix du pain non subventionné, a annoncé lundi des prix fixes pour les trois prochains mois. Le Premier ministre Mustafa Madbouly a fixé le prix d'un pain plat de 45 g à 0,5 livre et celui d'une miche de 65 g à 0,75 livre.
Le gouvernement a déclaré que les détaillants qui enfreignent le système de fixation des prix pourraient se voir infliger une amende allant jusqu'à 5 millions de livres (286 200 dollars).
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