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Tunisie : craintes après les "mesures exceptionnelles" du président Saied

Des manifestants à Tunis   -  
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Hassene Dridi/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

Tunisie

Jusqu’ici, le coup de force du président tunisien Kais Saied, qui lui a permis d’étendre encore plus ses pouvoirs, était soutenu par la population. Mais depuis quelques jours, les Tunisiens commencent à s’inquiéter. Certains disent même redouter "un retour à la dictature de Ben Ali". Salwa Hamrouni est professeure à la faculté de droit de Tunis. Après l'adoption par le président d’un décret contenant des mesures exceptionnelles, cette semaine, elle aussi commence à se poser des questions.

"Maintenant, ce que l'on voit dans ce décret, les dispositions qui sont dans ce décret, change les rapports entre l'exécutif et le législatif. Donne tous les pouvoirs au Chef de l'État, aussi bien l'exécutif que le législatif sans jamais dire jusqu'à quand ces mesures seront appliquées. Sans jamais dire... Quand je dis jusqu'à quand, ce n'est pas forcément une date. Cela peut être un événement par exemple il peut dire jusqu'à une élection d'une Assemblée législative. Ça, ça n'existe pas", explique la juriste.

Le décret en question se substitue à divers chapitres de la Constitution, prolonge le gel de l’Assemblée. Il renforce aussi les pouvoirs du président, lui permet de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres, et d'édicter des lois dans tous les domaines.

"Rien n'a été fait pour respecter cette Constitution (de 2014). C'est une Constitution qui n'a pas arrêté d'être violée depuis 2014. Et donc parlé aujourd'hui de la violation de la Constitution par le Chef de l'État comme si c'était le premier à le faire, non. Je pense qui faudra rappeler quand même que si on en est là aujourd'hui. C'est parce que, précisément, on n'a pas appliqué la Constitution", poursuit Salwa Hamrouni.

Ce dimanche, environ 2.000 personnes, ont manifesté à Tunis avec des slogans hostiles à l’homme fort de Carthage. Et ont aussi dénoncé ce qu’ils considèrent comme "le pouvoir aux mains d'un seul homme".

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