Burundi
Le principal parti d’opposition du Burundi Burundi, le CNL d’Agathon Rwasa, tire la sonnette d’alarme après l’enlèvement vendredi dernier 9 juillet, en pleine journée et devant des témoins.
Après les dernières attaques à la grenade dans la ville de Bujumbura, des embuscades armées sur les routes comme celle de Rutegama, province Muramvya vers le centre du pays qui a fait plus de dix morts, des arrestations ont suivi. Les plus visés étant les membres du parti CNL (Congrès National pour la liberté) dirigé par l’ancien rebelle Agathon Rwasa. Ce parti évoque plusieurs arrestations et des disparitions forcées de certains responsables locaux dudit parti. Ce qui inquiète le président de ce parti, le député Agathon Rwasa.
Le challenger qui est là, ce n’est autre que le CNL donc toutes les foudres n’ont qu’à s’abattre sur nous. Mais tout ça, c’est injuste. Dernièrement, à Rutegama, ce qui est en peu bizarre, c’est que parmi les victimes plus d’une dizaine sont du CNL. Est-ce que les gens du CNL s’attaqueraient aux gens du CNL pourquoi ? Et puis nous ne sommes pas dans la logique de la violence, nous sommes dans la logique de la politique, de la lutte pacifique, nous n’avons aucun lien avec quelques éléments qui que ce soit qui tenteraient de réclamer ceci ou cela par la voie de la violence explique Agathon Rwasa, opposant et président du CNL.
Au moment où Elie Ngomirakiza, un des responsables de ce parti en commune Mutimbuzi, province Bujumbura, ouest du Burundi, est porté disparu, depuis, 48 heures, et que des cadavres sont découverts, l’opposant Agathon Rwasa s’interroge.
Pourquoi est-ce que dans un pays où la peine capitale a été abolie, lorsqu’on arrête quelqu’un, on ne le traduit pas devant la justice pour que la justice puisse trancher pour son cas ? Et si la Constitution du Burundi reconnaît le multipartisme, et si le CNL est un parti agréé conformément à cette loi-là, pourquoi est-ce que nos militants, nos sympathisants devraient être traités de cette manière ? Je veux parler de toutes ces autres personnes qui sont porté-disparues ici ou là, qu’on retrouve tuées ici ou là, et que chaque fois on s’empresse à enterrer au lieu de diligenter des enquêtes pour ne fut-ce qu’identifier les victimes afin de pouvoir remonter jusqu’à mettre la main sur les auteurs du crime ? Agathon Rwasa, opposant et président du CNL.
À ceux qui pourraient penser qu’il serait de près ou de loin lié à ceux qui tendent ces embuscades, sa réponse est très claire. Il demande tout simplement la libération de tous les prisonniers d’opinion.
"Les montages, on y est habitué. Mais je trouve insensé quelqu’un qui voudrait m’attribuer ces genres de choses. De toute façon, quand je me disais qu’il fallait faire la guerre, j’ai fait la guerre. Ce n’est pas du blabla. Ça serait maladroit de procéder de la sorte. Si on est dans la démocratie, il faut combattre par les idées. Dans la démocratie, on ne doit pas avoir peur de l’opposition. Que chacun soit respecté et que la dignité de chaque citoyen reste inviolable. Si quelqu’un est fautif, il y a les tribunaux pour ça. Et avoir droit à une justice équitable. Il faut que la justice soit indépendante. Il faut libérer tous ces prisonniers d’opinion de tout bord."
Pour rappel, pour la dernière embuscade armée de Rutegama, à plus ou moins 70 km de Bujumbura, vers Gitega, la capitale politique, aucun bilan officiel n’a été fourni. Le ministère de l'Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a tout simplement, indiqué, via un tweet, qu’il y a eu morts d’hommes et des véhicules incendiées.
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