Tchad
A 37 ans, le fils du Maréchal Président Idriss Déby Itno se retrouve désormais à la tête du Tchad suite au décès de son père.
C'est désormais lui, le nouvel homme fort du Tchad. Idriss Déby Itno décédé de ses blessures lors de la contre offensive de l'armée tchadienne contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), c'est au tour de Mahamat Idriss Déby, son fils, présent à ses côtés lors de toutes les cérémonies militaires, de prendre la tête du pays.
Général quatre étoiles à la tête de la redoutable Garde présidentielle, ces bérets rouges qui ne quittent jamais l'entourage du chef de l'Etat, Mahamat Idriss Déby a pris la présidence du Conseil Militaire de Transition (CMT) dans un coup de force. Une personnalité, très peu connu des tchadiens qui assurera pourtant les fonctions de Président de la République et de Chef suprême des armées pour les 18 prochains mois.
"Il nomme et révoque les membres du gouvernement de transition" et désigne "les membres du Conseil national de transition", en charge de la fonction législative, explique la charte de transition, publiée sur le site internet de la présidence tchadienne. 14 autres généraux parmi les plus fidèles de l'ancien dirigeant ont été nommé dans le Conseil Militaire de transition, après que l'Assemblée nationale et le gouvernement tchadien aient été dissous.
"Coup d'Etat"
Mais pour de nombreux opposants qui ont toujours été réprimés par le régime d'Idriss Déby Itno, cette prise de pouvoir n'est rien d'autre qu'un coup d'État. Une trentaine de partis d'opposition tchadiens ont dénoncé mercredi un "coup d'Etat institutionnel", et ont appelé "à l'instauration d'une transition dirigée par les civils (...) à travers un dialogue inclusif". L'opposition a également demandé à "ne pas obéir aux décisions illégales, illégitimes et irrégulières prises par le CMT, notamment la charte de la transition et le couvre-feu".
Mahamat Idriss Déby serait "beaucoup trop jeune et n'est pas spécialement aimé par les autres officiers", selon Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris. La toute puissante Direction Générale des Services de Sécurité des Institutions de l'État (DGSSIE), nom officiel de la Garde présidentielle, jusqu'alors dirigée par Mahamat Idriss Déby, "risque de se diviser. Ils vont régler leurs problèmes, comme ils l'ont fait dans le passé, par des tentatives d'éliminations physiques, avec donc l'implication de violences armées dans la capitale", affirme t-il à l'AFP.
Les menaces pèsent donc de toutes parts sur le nouvel homme fort du régime tchadien. Un Zaghawa, comme son père. Un militaire de carrière, comme son père. Jeune, certes, mais Idriss Déby Itno, lui-même arrivé au pouvoir à la tête d'une rébellion, n'était âgé que de 38 ans, seulement un an de plus que son fils aujourd'hui.
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