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Le Parlement libyen vote la confiance au gouvernement de transition

Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah s'adresse aux députés lors de la première session parlementaire réunifiée, dans la ville côtière de Syrte, le 9 mars 2021.   -  
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Libye

En Libye, le gouvernement de transition a obtenu la confiance du Parlement. Ce mercredi, 121 des 132 députés libyens ont approuvé les propositions du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, après deux jours d’intenses débats.

Le vote de confiance au gouvernement, salué comme "historique" pour un cabinet né d'un processus parrainé par l'ONU, doit contribuer à sortir le pays du chaos en le menant jusqu'à des élections fin décembre. "Je vous remercie pour votre confiance", a réagi le Premier ministre désigné le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'ONU, en même temps qu'un Conseil présidentiel de trois membres.

Selon la presse locale, le nouvel exécutif devrait prêter serment à Benghazi en début de semaine prochaine. Celui-ci sera composé de deux vice Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d’Etat. Les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Justice seront tous les deux occupés par des femmes, une première en Libye.

Le Gouvernement d'union nationale (GNA) sortant de Fayez al-Sarraj a félicité le nouvel exécutif en se disant "pleinement prêt à lui transmettre les missions et les responsabilités en toute sérénité et dans le respect de l'alternance pacifique du pouvoir". Le nouveau gouvernement doit remplacer aussi bien le GNA que le pouvoir rival à l'Est.

Les députés étaient réunis depuis lundi dans la ville de Syrte, à mi-chemin entre les régions rivales de l'Est et de l'Ouest. Ils ont longuement débattu de la composition du gouvernement Dbeibah, de la répartition géographique des postes et de sa feuille de route.

L'ONU avait lundi une "session historique" et une "étape cruciale" pour l'unification du pays, alors que le Parlement élu, profondément divisé, s'était très rarement réuni ces dernières années. "Ce sera le gouvernement de tous les Libyens", a promis mercredi le Premier ministre visiblement ému, dans un bref discours après le vote. "La Libye est une et unie", a clamé Abdelhamid Dbeibah, originaire de Misrata (Ouest).

Le nouveau gouvernement peut compter sur le plein soutien de la communauté internationale et de l'#EU, à ses objectifs de paix, de stabilité et de prospérité. La réconciliation, l'amélioration des services de base et la préparation des élections seront les principaux défis.

Jour historique

Les Etats-Unis, l'Union européenne et la France ont "félicité" la Libye aussitôt après le vote. "Félicitations pour la formation d'un gouvernement d'unité intérimaire pour préparer le terrain aux élections de décembre", a réagi l'ambassadeur américain en Libye Richard Norland. L'ambassadeur de l'UE en Libye, Jose Sabadell, a salué une "journée vraiment historique !", tandis que l'ambassade de France a félicité "le peuple libyen en ce jour historique" et transmis "les vœux de succès du président Macron pour une Libye unie, stable, souveraine et prospère".

Saluant lui aussi "un jour historique", le président du Parlement, Aguila Saleh, a tenu à rappeler que le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah "devait savoir que son mandant et ses responsabilités prendront fin le 24 décembre", date des élections programmées dans le cadre du processus onusien.

Le Premier ministre de transition devra désormais unifier les institutions et mener la transition jusqu’au scrutin du 24 décembre. Ce processus a été entaché par la récente diffusion d'extraits d'un document encore confidentiel d'un Comité d'experts de l'ONU faisant état de faits de corruption et d'achat de voix. L'affaire a provoqué un tollé en Libye, mais Abdelhamid Dbeibah a défendu "l'intégrité du processus".

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est minée par le chaos, les divisions et les luttes d'influence sur fond d'ingérences étrangères. La fin des combats l'été dernier et le lancement du processus onusien ont ravivé l'espoir d'une relance de l'économie de ce pays pétrolier d'Afrique du Nord, jadis parmi les plus prospères de la région.

Le Premier ministre devra aussi répondre aux attentes pressantes des Libyens dont le quotidien est marqué par d'importantes pénuries de liquidités, d'essence, d'électricité et par une inflation galopante. Les infrastructures sont à plat, les services défaillants.

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