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RCA : élections présidentielles sous haute tension

Le président Toudéra a voté   -  
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République Centrafricaine

Les Centrafricains votent dimanche pour élire un nouveau président et des députés même si une grande partie de la population est privée de son droit de vote dans un pays en guerre civile.

Il a été l'un des premiers à lancer cette journée électorale aussi attendue que redoutée en Centrafrique. Comme pour montrer la voie à suivre, le président Faustin-Archange Touadéra, s'est rendu très tôt ce dimanche, et sous bonne escorte, pour participer au double scrutin présidentielle et législatif.

"Je remercie le président Paul Kagamé, le gouvernement rwandais, le peuple rwandais pour son soutien au niveau de la sécurisation de ce processus qui va permettre aux Centrafricains d'aller librement choisir leurs dirigeants", a déclaré le président sortant et candidat du parti Mouvement Cœurs Unis (MCU) après avoir déposé dans l'urne ses deux bulletins de vote.

Son principal adversaire, l'opposant Anicet Georges Dologuélé a pris également le chemin des urnes même si le candidat de l’Union pour le renouveau centrafricain était toujours sceptique sur l'intérêt de maintenir l'élection alors qu'une grande partie du pays est sous le contrôle de groupe rebelles.

"Malheureusement, j’ai l’impression que plus de la moitié du pays n’a pas voté, c’est ce que nous craignions quand nous avions demandé à ce que les conditions soient requises pour que chaque citoyen puisse exercer son droit de vote, j’ai l’impression que beaucoup ont été privés de droit de vote et c’est dommage", regrettait Anicet-Georges Dologuélé.

François Bozizé appelle au boycotte des élections et apporte son soutien aux rebelles

L'élection dans le pays ne tient pourtant qu'à un fil alors que les rebelles contrôlent une grande partie du territoire et avaient promis de marcher ce dimanche sur Bangui. Ils sont désormais soutenus officiellement par l'ex-chef de l'Etat François Bozizé, dont la candidature pour cette présidentielle avait été invalidée.

Celui-ci avait appelé les Centrafricains à ne pas se déplacer ce dimanche : "mes compatriotes, je vous appelle à ne pas aller voter. Restez chez vous. Laissez Touadéra seul aller déposer son bulletin dans les urnes", a-t-il déclaré dans un message audio diffusé sur internet et authentifié par son parti auprès de l'AFP. "Je soutiens la CPC", a-t-il ajouté invoquant la Coalition pour le Changement, regroupant les plus puissants des groupes armés qui occupent depuis plusieurs années deux tiers de la Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013.

Pendant toute la journée, les casques bleus et les soldats centrafricains et rwandais ont patrouillé dans la capitale sans avoir à faire usage de leurs mitrailleuses.

Les habitants de Bangui ont été d'ailleurs vus nombreux dans les bureaux de vote même si certains ont ouvert avec près d'une heure de retard. "Je veux d'abord la paix et cela passe par le vote", assurait un étudiant de 24 ans après avoir voté au lycée Boganda.

Le calme à Bangui, le chaos dans le reste du pays

L'ambiance était toute autre loin de Bangui où des combats sporadiques ont lieu depuis neuf jours. Des milliers de personnes n'ont jamais reçu leurs cartes d'électeurs en raison de l'insécurité, selon des responsables locaux et de l'ONU.

"A Koudoukou, les bulletins de certaines listes ne sont mêmes pas arrivés", se désolait une mère de famille. "Comment pouvons nous voter pour le président sans voter pour nos députés ? S'il n y a pas toutes les listes, alors vous pouvez être sur que personne ne votera ici."

Dans le nord-ouest**, à Koui**, des rebelles auraient saisi du matériel électoral et à Ngaoundaye,ils auraient menacé de tuer des agents électoraux. A Bambari, quatrième ville du pays, les bureaux de vote sont restés fermés en raison de tirs des groupes armés, selon Jeannot Nguernendji, président du comité de paix local.

Plus près de la capitale, à Bossembélé, une ville de 50.000 habitants, "nous n'avons pas reçu les cartes d'environ 11.000 électeurs", se désolait une haute responsable de la sous-préfecture. Même chose à Batangafo, à 380 km au nord de Bangui, selon un agent électoral.

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