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Le Nigeria pourrait suspendre des millions de cartes SIM

Le Nigeria pourrait suspendre des millions de cartes SIM
Un employé de la compagnie de télécommunications MTN.   -  
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PIUS UTOMI EKPEI/AFP or licensors

Nigéria

Les autorités nigérianes ont donné deux semaines aux 203 millions d'utilisateurs de téléphone portable du pays le plus peuplé d'Afrique pour obtenir une carte d'identité, sous peine de voir leur carte SIM bloquée.

Dans un communiqué publié mardi soir, la Commission nigériane des communications a déclaré que "tous les propriétaires de téléphones portables devront montrer un numéro d'identification national pour réactiver leur carte SIM".

Les agences gouvernementales appellent les utilisateurs à collecter leur numéro d'identification national

Le gouvernement nigérian souhaite en effet pouvoir recenser sa population et avoir des registres d'Etat civil mieux organisés dans un pays de 200 millions d'habitants, où des millions de personnes ne possèdent ni carte d'identité, ni certificat de naissance.

Pour forcer les Nigérians à s'enregistrer, les autorités ont donc donné aux opérateurs téléphoniques MTN, Airtel, Etisalat ou Global Communications jusqu'au 30 décembre pour demander à leurs clients de leur procurer ce numéro qui se trouve sur les cartes d'identité nationales, sous peine de suspendre leur numéro de téléphone.

Un ultimatum décrié

Cette mesure risque de causer des problèmes pour des millions de personnes mais aussi pour les entreprises opérant dans le pays. Aucune indication n'a été donnée non plus pour les personnes étrangères vivant au Nigeria, et ne pouvant se procurer de carte d'identité nationale.

L'annonce a provoqué mercredi une levée de boucliers notamment sur internet, des milliers de Nigérians rappelant que le processus pour obtenir un numéro d'identification est particulièrement lent et laborieux. "Deux semaines, c'est trop court. Le gouvernement dit que c'est avant tout pour lutter contre l'insécurité dans le pays, ce qui est effectivement le problème numéro 1, mais ils prennent le problème à l'envers", a commenté auprès de l'AFP Sola Oni, économiste chez Sofunix Investment. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont également critiqué le coût du service (20 Nairas, moins d'un centième de dollars), affirmant que celui-ci ne devrait pas être payant.

En 2015, le sud-africain MTN avait été accusé de ne pas avoir été assez vigilant sur la vérification de l'identité de 5,1 millions de ses abonnés. Le gouvernement, prétextant la lutte contre l'insurrection du groupe djihadiste Boko Haram, avait alors obligé le groupe de communications à payer une amende de 3,9 milliards de dollars, finalement ramenée à 1,5 million de dollars après plusieurs années de négociations.

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