Gouvernement
Les progrès de gouvernance en Afrique ralentissent, selon l'indice de la fondation Mo Ibrahim publié lundi à Londres, sur fond de craintes liées à la pandémie de nouveau coronavirus.
Mais le rapport souligne un ralentissement des progrès ces cinq dernières années, et "de manière préoccupante", le score moyen en 2019 pour l'Afrique a enregistré un recul pour la première fois depuis 2010, tandis qu'il avait progressé ou stagné jusqu'alors.
En raison de la démographie de l'Afrique, "il y a désormais beaucoup plus de jeunes et par définition, les jeunes sont plus éduqués, mieux connectés que les vieilles générations, et ces gens remettent en cause, à juste titre, beaucoup de choses qui se passent autour d'eux", a commenté le riche homme d'affaires Mo Ibrahim, interrogé par l'AFP.
"Les jeunes sont exigeants et les gouvernements doivent assurer", a-t-il ajouté.
M. Ibrahim avait revendu en 2005 son entreprise de téléphonie mobile, Celtel, avant de créer en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres, qui se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique.
- "L'enfer" -
La période couverte s'arrête à la fin 2019, juste avant que l'Afrique ne soit frappée par la pandémie de nouveau coronavirus. Mais le rapport souligne qu'en "termes de droits, d'espace pour la société civile et de participation, le continent était engagé bien avant sur un chemin qui se dégrade et la pandémie a aggravé la trajectoire négative".
"A l'inverse, les opportunités économiques étaient sur une trajectoire positive de progrès constant, et l'impact du Covid-19 menace à présent ce qui a été accompli de haute lutte dans ce domaine", déplore le rapport.
"Le Covid a mis en exergue les inégalités comme aucun autre facteur auparavant", a commenté Mo Ibrahim. "Si vous êtes aisé, c'est différent. Si vous êtes un travailleur manuel, gagnant votre vie au jour le jour, vivant dans un petit appartement avec trois enfants, et que vous êtes confiné sans soutien du gouvernement, c'est l'enfer", a-t-il développé.
Concernant le Nigeria, où le mouvement #endSARS contre les violences policières a dégénéré en octobre en émeutes contre le pouvoir, violemment réprimées par les forces de l'ordre, Mo Ibrahim a dit ne pas comprendre "pourquoi le gouvernement avait besoin d'attaquer des manifestants pacifiques", assimilés "de manière intentionnelle" à des "pillards".
Le rapport note que des pays bien placés, comme la Mauritanie, le Botswana ou l'Afrique du Sud, classés respectivement en 1ère, 5e et 6e place, suivent "un chemin qui se détériore depuis 2015".
A l'inverse, d'autres comme la Gambie (16e), la Côte d'Ivoire (18e) et le Zimbabwe (33e), figurent parmi les meilleures progression de la décennie. En 54e et dernière place, la Somalie est sur le chemin de l'amélioration.
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