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Steve Dede : "La jeunesse n'a plus confiance dans les institutions"

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AP Photo

Nigéria

La marche pacifique contre les violences policières a tourné à l'effusion de sang mardi à Lagos. Sur les réseaux sociaux, les internautes du monde entier ont partagé des vidéos des forces armées nigérianes ouvrant le feu sur les manifestants. Bridget Ugwe s'est entretenue avec Steve Dede, rédacteur en chef de Pulse Nigeria. Il livre sa version des faits pour AfricaNews.

Steve Dede, que s'est-il passé ce mardi dans les rues de Lagos ?

Entre 19h15 et 19h30, nous avons commencé à entendre des rumeurs disant que des officiers militaires ouvraient le feu sur les manifestants. Je n'y étais pas, mais comme beaucoup d'autres, je me suis connecté sur un live Instagram d'une DJ qui était suivi par 135 000 personnes. Pendant ce direct, j'ai vu une personne se faire tirer dessus et d'autres qui essayaient d'extraire les balles de sa tête. Ces événements se sont réellement produits, il ne s'agit pas de rumeurs. J'ai pu parler ensuite à une dizaine de personnes et toutes m'ont confirmées les incidents.

Comment avez-vous réagi à la visite à l'hôpital de Babajide Sanwo-Olu qui s'est rendu auprès des blessés avant de demander l'ouverture d'une enquête ?

Vous savez, la jeunesse n'a plus confiance dans le gouvernement. Le fait que Sanwo se rende à l'hôpital accompagné d'un photographe pour poser à côté des blessés, cela ressemble à un vrai coup de com' politique. Pour nous, ce n'est pas crédible. Le gouverneur d'un État ne peut pas nous dire qu'il n'était pas au courant que des militaires allaient attaquer des manifestants dans sa propre circonscription. C'est impensable !

Quel message la jeunesse nigériane souhaite envoyer à l'Union Africaine ?

Le message est simple. Il consiste à dire : "faites quelque chose ! Vous ne pouvez pas rester sans réagir. Nous comprenons que le président du pays soit ami avec les autres chefs d'État de l'Union Africaine mais nous devons être solidaires. C'est le seul moyen de rendre sa grandeur à ce continent. Regardez ce que fait l'Union Européenne, regardez ce que font les autres unions dans le monde. L'Union africaine doit également travailler ensemble et oublier ces petits arrangements pour se retrouver autour d'un objectif commun.

Pensez-vous que ces incidents mettent fin aux manifestations contre les violences policières ?

Pas du tout. Beaucoup de jeunes attendent la fin du couvre-feu pour descendre à nouveau dans la rue. Il faut continuer à protester. La police nigériane n'a pas encore été réformée, la brutalité persiste, beaucoup d'officiers n'ont pas encore été punis pour les crimes qu'ils ont commis. Les motifs sont nombreux pour continuer à manifester.

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