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Violences en Afrique centrale et de l'Ouest : 1,9 million d'enfants privés d'école

Burkina Faso

Neuf mille écoles fermées. Plus de 1,9 million d’enfants privés de scolarité. Ce sont là les effets collatéraux des violences perpétrées dans les régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, selon un rapport de l’Unicef publié ce vendredi.

Hussaini, 14 ans, a toujours aimé aller à l‘école. Compter, lire, s’amuser pendant la récréation avec des amis constituaient l’adrénaline qui l’encourageait à prendre chaque matin le chemin de l‘école… Mais il y a quelques mois, des assaillants se sont présentés armes au poing, dans son école située dans le nord du Burkina Faso. Des coups de feu, des cris et du sang : l’adolescent a perdu au moins un de ses enseignants dans cette attaque. Et depuis, Hussaini, enregistré dans les annales de l’Agence des Nations unies pour l’enfance, n’a plus repris le chemin des classes.

Comme lui, ils sont aujourd’hui quelque 1,9 millions d’enfants répertoriés par l’Unicef à être contraints d’arrêter l‘école en raison des violences qui gagnent l’Afrique centrale et de l’Ouest. La nébuleuse djihadiste qui frappe le Burkina Faso, le Mali ou encore le Niger a pris de l’ampleur ces deux dernières années au point de multiplier par six, le nombre d‘écoles fermées. On compte notamment 3 005 écoles fermées au Mali et au Niger, et 2 000 au Burkina Faso.

« Dans de nombreux conflits dans cette région, l’éducation est au cœur de la problématique de ces conflits. Il y a une méfiance envers ce qui est perçu comme une éducation de style occidental. Cela signifie donc qu’elle est délibérément attaquée », a déclaré l’auteur du rapport et le chef de la communication de l’UNICEF à Johannesburg, Patsy Nakell.

>>> LIRE AUSSI : Afrique – Dhijadisme : l‘école conventionnelle, une cible de plus en plus visée Des mesures alternatives

En Afrique centrale, l’insurrection djihadiste est également mise en cause. Mais ce sont surtout les conflits internes qui font le plus souffrir le martyr à l‘éducation. Au Cameroun, par exemple, le conflit qui oppose depuis fin 2016 le gouvernement à des sécessionnistes issus des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest a déjà occasionné la fermeture aux forceps de 4 400 écoles, voire plus.

Il urge que les gouvernants, les acteurs des conflits ainsi que la communauté internationale prennent des « mesures concertées pour faire cesser les attaques et les menaces contre les écoles, les apprenants, les enseignants et les autres membres du personnel scolaire en Afrique de l’Ouest et du Centre », poursuivent les auteurs du rapport.

En attendant, des mesures alternatives sont mises en place pour combler le vide. Au Nigeria, par exemple, l’Unicef tente de faire la jonction entre l‘éducation dite occidentale et les écoles coraniques. Ailleurs, au Burkina Faso ou au Cameroun, ce sont les médias qui sont mis à contribution avec des cours d’apprentissage et des programmes scolaires diffusés à la télévision ou dans des radios locales. L’objectif étant d‘éviter à long terme le chômage et la pauvreté, et ainsi détourner les jeunes des promesses djihadistes.

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