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Tanzanie : un journaliste d'investigation inculpé de blanchiment

Tanzanie : un journaliste d'investigation inculpé de blanchiment

Tanzanie

Le journaliste d’investigation tanzanien Erick Kabendera a été inculpé lundi de crimes économiques, une semaine après son arrestation synonyme pour nombre de Tanzaniens de l‘érosion de la liberté de la presse sous la présidence de John Magufuli, a-t-on appris auprès d’un de ses avocats.

Journaliste indépendant réputé, M. Kabendera, 39 ans, travaille pour des médias nationaux et étrangers, comme The East African, dont le siège est au Kenya. Il a publié plusieurs analyses critiques sur la vie économique et politique dans la Tanzanie du président John Magufuli.

“Erick Kabendera vient de comparaître devant le tribunal de Kisutu, à Dar es Salaam. Il vient d‘être formellement inculpé de crimes économiques, à savoir crime organisé pour acquérir de l’argent, évasion fiscale et blanchiment d’argent”, a indiqué à l’AFP Me Shilinde Swedy, l’un des avocats mobilisés par la société civile pour la défense du journaliste.

“Il s’agit de crimes pour lesquels la libération sous caution est exclue, selon le droit tanzanien. C’est-à-dire que Kabendera reste en détention. La prochaine audience aura lieu le 19 de ce mois d’août”, a poursuivi l’avocat tanzanien.

La police avait dans un premier temps expliqué l’avoir arrêté au motif qu’il aurait frauduleusement acquis la nationalité tanzanienne, avant de renoncer à cette accusation et de la remplacer par des accusations de publication d’informations “fausses et séditieuses”.

Indignation en Tanzanie,

“Les charges de sédition n’ont pas été portées devant le juge”, a précisé Me Swedy, sans qu’on en connaisse la raison.

L’arrestation d’Erick Kabendera a suscité l’indignation en Tanzanie, où le hashtag #FreeErickKabendera a très vite reçu un fort écho sur Twitter.

Amnesty International a réclamé la libération “immédiate” du journaliste dont l’arrestation “met un peu plus en exergue la répression croissante des journalistes et de ceux considérés comme des critiques du gouvernement en Tanzanie”.

Depuis l‘élection de M. Magufuli fin 2015, des meetings de partis d’opposition ont été interdits, des responsables de l’opposition arrêtés et poursuivis, des journaux fermés et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort, après avoir critiqué le gouvernement.

La Tanzanie était au 75e rang mondial du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières en 2015. En 2019, elle n’est plus que 118e.

>>> LIRE AUSSI : Tanzanie : l’arrestation d’un journaliste réputé ravive les craintes d’atteinte à la liberté de la presse AFP

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