Tchad
La perturbation du réseau internet au Tchad est entrée ce jeudi 28 mars dans sa première année. Et rien ne semble aller vers un retour à la normalité.
Quand est-ce que seront rétablis les réseaux sociaux au Tchad ? Bien malin le citoyen tchadien qui saura y répondre. A N’Djaména et autres villes de ce pays de l’Afrique centrale, l’utilisation des réseaux sociaux est désormais une denrée rare. Facebook, Twitter, WhatsApp et Viber, les principales plateformes de réseaux sociaux, sont absents des écrans depuis un an jour pour jour ce jeudi.
Le 28 mars 2018, les activistes du numérique alertaient sur les perturbations internet. Les compagnies de téléphonie mobile, Tigo et Airtel, principaux fournisseurs d’internet, avaient plus tard confirmé que les restrictions observées sont une injonction du gouvernement tchadien. Cela était consécutif à la grogne qui a suivi une conférence nationale constituée d’hommes politiques et chefs traditionnels. Ces derniers recommandaient un aménagement de la Constitution qui permettrait au chef de l’Etat Idriss Déby Itno – en place depuis 1990 – de gouverner jusqu’en 2033.
Depuis, les groupes de défense des droits numériques, dont Internet Sans Frontières (ISF), ont dénoncé la censure, estimant qu’elle viole le droit international, brise les liens entre les Tchadiens et leurs proches au pays ou à l‘étranger, et handicape l‘économie nationale pourtant austère depuis des années. “La censure des réseaux sociaux a replongé les citoyens dans l’isolement”, a déclaré Abdelkerim Yacob d’ISF. La longue interruption, a-t-il ajouté, a “coupé les Tchadiens des échanges mondiaux et limité la pénétration et le développement numérique”.
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En effet, en dépit de mesures alternatives telles que l’installation des réseaux privés virtuels, plusieurs internautes tchadiens restent déconnectés. L’ISF a notamment aidé à collecter des fonds pour acheter et installer des VPN pour les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme afin qu’ils continuent à documenter et à partager leurs réflexions sur la censure internet à l’aide du hashtag # Maalla_Gatétou (en arabe tchadien « Pourquoi avez-vous coupé la communication »).
Cependant, face au manque de “connaissances techniques” et le volume de bande passante nécessaire pour utiliser un VPN, seuls 10 000 personnes sur 15 millions ont actuellement accès à un VPN, souligne Abdelkerim Yacob.
Après des sollicitations infructueuses auprès de l’Union africaine, de l’ONU et autres organisations, des activistes se réunissent ce jeudi à N’Djamena pour discuter de l’issue à cette crise, la plus longue qu’ait connue l’Afrique numérique.
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